Attaques au couteau : quel suivi psychiatrique pour les assaillants ?

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Attaques au couteau : quel suivi psychiatrique pour les assaillants ?
Article rédigé par France 2 - A.Hanquet, S.Guillemot, H.Horoks
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Le 20 juin 2023, une attaque au couteau à Annecy faisait six blessés graves, dont quatre enfants en bas âge. L’assaillant mutique s’est retrouvé incapable d’expliquer son geste. Cette attaque, ainsi que celle qui a eu lieu à la Gare de Lyon ce samedi, pose la question suivante : à partir de quand un accusé échappe-t-il à un procès pour troubles psychiatriques ?

L’affaire a marqué les esprits, en juin 2023 : un homme attaque au couteau quatre enfants et deux adultes à Annecy. Souffrant de troubles mentaux, il est depuis interné dans une unité psychiatrique médicalisée. Était-il responsable de ses actes ? Des expertises médicales sont toujours en cours pour le déterminer, car il y a des critères très précis pour échapper à un procès.

Pas de procès ni de prison

"Il faut que le suspect souffre d’un trouble psychiatrique, mais aussi qu’au moment des faits, ce trouble psychiatrique ait totalement aboli le discernement", explique Laurent Layet, psychiatre et ancien chef du pôle de l’UMD de Montfavet. Une fois déclarés irresponsables, ces hommes et ces femmes sortent totalement du parcours judiciaire. Pas de procès ni de prison. Dans la plupart des cas, ils sont envoyés dans un établissement appelé "unité pour malades difficiles". Il en existe dix sur le sol français pour près de 530 patients. Le journaliste Alexandre Kauffman, qui a travaillé pendant deux ans sur le sujet l’affirme : "C’est un régime de surveillance des mouvements très très étroit, beaucoup plus étroit qu’en régime fermé de psychiatrique, quand on y rentre on ne sait pas du tout combien de temps on y reste, on peut y rester un an, quarante ans, ou n’en sortir jamais." Chaque année, moins de 0,5 % des auteurs d’infractions pénales sont déclarés irresponsables en France.

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