Elections municipales 2020 : à Vitry-sur-Seine, un colistier détrône le maire sortant, pourtant vainqueur du second tour
Pierre Bell-Lloch, 5e sur la liste de Jean-Claude Kennedy, a présenté une candidature surprise lors du conseil municipal, et a été élu maire.
Il n'y a pas qu'à Marseille que le conseil municipal aura été mouvementé, samedi 4 juillet. A Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), le maire sortant, Jean-Claude Kennedy, dont la liste était arrivée en tête au second tour des élections municipales 2020 dimanche 28 juin, n'a finalement pas été élu, battu au "troisième tour" par un de ses colistiers, communiste comme lui, Pierre Bell-Lloch.
Celui qui est donc le nouveau maire de cette commune proche de Paris figurait en cinquième position sur la liste de Jean-Claude Kennedy, qui avait recueilli 49,86% des voix dimanche dans une triangulaire, sur fond d'abstention record (77,39%). Si la liste est étiquetée "divers gauche", le maire sortant et son successeur surprise sont tous deux communistes.
Kennedy dénonce un "putsch"
Dans un communiqué publié samedi sur Facebook, Jean-Claude Kennedy dit avoir "découvert cette nuit avec stupeur" la candidature de son "camarade" contre lui. Pierre Bell-Lloch a remporté 27 des 53 voix du conseil municipal, contre 11 pour le maire sortant (le reste allant à l'écologiste Frédéric Bourdon et le LR Alain Afflatet). Le vote s'est déroulé à bulletin secret, à la demande de Pierre Bell-Lloch.
"Les réactions ont été très fortes, beaucoup ont été scandalisés. Des spectateurs ont carrément quitté la salle", affirme au Parisien (article payant) un témoin de l'élection. Dans son communiqué, Jean-Claude Kennedy parle de "putsch" et estime que son rival a décidé de "flouer la souveraineté populaire". "C'est sans doute la première fois, dans l'histoire de notre pays, qu'un colistier décide de produire un tel acte cinq jours après le suffrage universel", écrit-il.
Le nouveau maire défend le "renouvellement"
Conseiller municipal d'opposition, Frédéric Bourdon, candidat écologiste soutenu par la France insoumise, a lui aussi déploré "un hold-up démocratique", jugeant le nouveau maire "illégitime".
Après avoir revêtu son écharpe tricolore, Pierre Bell-Lloch a présenté ses "excuses pour ne pas être parvenu à arriver à un compromis", assurant que "rien n'est plus difficile que de déchirer sa famille devant vous".
L'élu de 42 ans a expliqué que lui et ses soutiens souhaitaient "une équipe forte du renouvellement de la jeunesse, et ça nous a été refusé" par Jean-Pierre Kennedy, lui âgé de 68 ans. "Le monde change maintenant à une vitesse grandissante, et il nous faut une équipe municipale qui comprenne le changement", a-t-il plaidé.
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