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"L'idée c'est d'arrêter avec le cliché du policier qui fait peur et qui dérange" : Grenoble mise sur sa police de sécurité du quotidien

A Grenoble, les chiffres de l'insécurité sont tels qu'une police de sécurité du quotidien (PSQ) a été récemment déployée. Elle compte soixante-dix policiers. franceinfo a pu suivre une patrouille.

Article rédigé par franceinfo, Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Des policiers de la police de sécurité du quotidien (PSQ) de Grenoble, le 4 octobre 2019. (MATTHIEU MONDOLONI / FRANCEINFO)

Pour les électeurs grenoblois, la question de la sécurité arrive en deuxième position sur la liste de leurs priorités, selon un sondage Odoxa-CGI pour franceinfo, France Bleu et Le Dauphiné libéré publié vendredi 4 octobre, à six mois des élections municipales de 2020. Selon des chiffres révélés en exclusivité par France 3 Alpes l'an dernier, les agressions physiques étaient en augmentation de 53% sur les huit premiers mois de l'année.   

Pour contrer le phénomène et rassurer la population, les autorités ont déployé 70 fonctionnaires de police, dont la moitié depuis la mi-septembre, dans le cadre de la police de sécurité du quotidien (PSQ). Le reporter de franceinfo a pu suivre une patrouille dans le quartier de La Villeneuve, l'un de ces “quartiers de reconquête républicaine”, dans lesquels le gouvernement entend renforcer la présence policière.

Redonner confiance aux citoyens

Quatre fonctionnaires de police sont dans la voiture avec pour mission de rétablir le lien entre les habitants du quartier et les forces de l’ordre.

L'idée c'est d'arrêter avec le cliché que le policier fait peur, qu'il dérange.

Un policier de PSQ de Grenoble

à franceinfo

"Au contraire, on donne confiance aux citoyens pour qu'ils puissent plus facilement nous donner des éléments, nous apporter des solutions aussi aux problèmes qu'ils peuvent rencontrer", explique un membre de la patrouille. L'idée est de restaurer l’autorité de l’État, lutter contre le trafic de drogue, les incivilités et les agressions.

Un message arrive à la radio : plusieurs riverains ont appelé parce qu'ils étaient menacés par un individu en djellaba blanche. "Là, il y a une intervention qui tombe, une agression sur ce secteur, explique le policier. Pour l'instant, on diffère la tournée pédestre et on se rend directement sur l'intervention pour être au plus rapide et gérer la situation au besoin."  Le suspect est rapidement interpellé. L’homme est atteint de troubles mentaux. Il va être conduit à l’hôpital. C’est ça aussi le quotidien des fonctionnaires de police.

"On m'a dit que le second nom de Grenoble c'était 'Le petit marseillais'"

Un quotidien que découvre Pauline, 27 ans, gardien de la paix stagiaire, à peine sortie d’école. Cela fait deux jours qu’elle a rejoint la brigade. "On m'a dit que le second nom de Grenoble c'était 'Le petit marseillais'. Pendant ces deux jours, on a surtout découvert le secteur, donc on découvre les quartiers, les immeubles. Il y a des personnes qui nous disent bonjour et qui sont contentes de nous voir. Il y en a d'autres un peu moins. Soit on se fait insulter, soit ils sont contents. Il y a une proximité avec la population, qu'elle soit délinquante ou non, qui est beaucoup plus importante", constate-t-elle.  

Mais cela n'effraie pas la policière. Comme elle, ils sont douze, tout juste sortis d’école, à s’être portés volontaires pour intégrer cette police de sécurité du quotidien dans les quartiers de Grenoble.

Le reportage à Grenoble de Matthieu Mondoloni.

Le "bus" des municipales de franceinfo

Quels sont les grands enjeux des municipales ? Jusqu’aux élections de mars 2020, franceinfo fait escale une fois par mois dans une grande ville française.

Première étape à Grenoble, où l'enjeu des mobilités et de la pollution est crucial au vu de sa situation géographique. Autre particularité, la police de sécurité du quotidien, déployée récemment dans la ville, pour faire face à la délinquance. À six mois des municipales, un sondage place le maire actuel, Éric Piolle, largement en tête des intentions de vote. Un scrutin marqué par le retour en politique d'une ancienne figure locale et nationale : Alain Carignon.

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