C'est une première en France : l'Association des maires ruraux donne des cours d'autodéfense aux élus. Et à l'approche des élections municipales, l'idée séduit. À Tourneville, dans l'Eure, la démonstration de karaté est appréciée. Puis, c'est au tour des élus et des secrétaires de mairie de s'initier au self-défense. Mais derrière les rires, c'est la sécurité de ces femmes et de ces hommes qui se joue. "Une fois, on m'a attrapé par le colback. J'ai baissé les bras, j'ai regardé la personne droit dans les yeux et je lui ai demandé : 'vous vous rendez compte de ce que vous êtes en train de faire ?' Aussitôt il a enlevé ses mains", raconte Benoît Hennart, le maire de Quittebœuf (Eure).Désamorcer un conflitDes techniques de base, à la portée de tous, sont distillées. Si les agressions sont parfois physiques, elles sont de plus en plus souvent verbales. "Il y a des administrés qui ont le verbe haut (...) et il faut réussir à gérer la situation", souligne Karine Follin, secrétaire de mairie à Tourneville. Un psychologue intervient aussi pour apprendre aux élus à désamorcer un conflit. Les violences faites aux maires ont augmenté de 9% en 2018. Selon le ministère de l'Intérieur, 361 élus ont été agressés.