Elections européennes : "Ce qui m'intéresse, c'est d'attraper les gens par la main", explique Catherine Chabaud
La navigatrice, 5e sur la liste LREM/Modem pour les élections européennes, a affirmé samedi sur franceinfo que "les citoyens, les entreprises, les collectivités" et les eurodéputés ont "un joli projet à construire ensemble".
La navigatrice Catherine Chabaud figure en 5e position sur la liste LREM/Modem, menée par l’ex-ministre Nathalie Loiseau, pour les élections européennes. C'est la "responsabilité" qui a conduit à son engagement sur cette liste, a-t-elle déclaré samedi sur franceinfo. "Ce qui m'intéresse, c'est de prendre les gens par la main", a-t-elle justifié.
franceinfo : Cela fait 18 ans que avez arrêté la compétition. Depuis, vous vous battez pour défendre l'environnement et les océans. Pourquoi vous êtez-vous engagée en politique ?
Catherine Chabaud : Quand je me suis engagée, c’est à cause des déchets que j’ai pu voir en mer dès ma première traversée de l’Atlantique. Je ne me suis pas demandée "Où sont les affreux pollueurs ?" mais "Comment en est-on arrivés là, collectivement ?". Je me suis sentie responsable. C’est cette responsabilité qui m’anime aujourd’hui.
Nicolas Hulot s’y est brisé les ailes. Est-ce que c’est un danger ?
Je me suis posée la question. Est-ce que c’est un danger ? Est-ce qu’on est vraiment efficace ? Est-ce qu’on ne va pas se brûler les ailes ? C’est amusant parce que je me rends compte que j’ai pris cette décision exactement comme celle que j’ai prise en 1996, quand je suis partie courir mon premier Vendée Globe : je ne sais pas où je vais mais je sens qu’il faut que j’y aille. On verra bien. J’ai envie de dire : "Arrêtons de focaliser sur les peurs". L’Europe nous apporte plein de choses positives.
Je suis probablement idéaliste. Je bénéficie de mon recul du large - et je le revendique - qui me donne une vision un peu différente. C’est là où je me reconnais dans le projet "Renaissance" du président de la République : il faut dépasser tout ça, il faut construire sur ce qui nous rassemble plutôt sur ce qui nous oppose. Ça ne sert à rien de construire sur ses faiblesses. Il faut construire sur ses forces.
Les "gilets jaunes" révèlent le discrédit de la classe politique. Comment le prenez-vous ?
Au moment du Grenelle de l’environnement, du Grenelle de la mer, on a co-construit et on a créé cette vision à cinq collèges. Finalement, ces gens qui sont dans la rue n’étaient pas vraiment représentés par ces cinq collèges. On a peut-être raté quelque chose à ce moment-là. Après je trouve dramatique la manière dont ils se font entendre ou ceux qui s’immiscent dans leurs cortèges. Ce qui m’intéresse c’est d’attraper les gens par la main, que ce soit les citoyens, les entreprises, les collectivités, mes petits camarades demain sur les bancs du Parlement européen pour leur dire : accélérons la transition écologique ! Là, on a un joli projet à construire ensemble.
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