Cet article date de plus de neuf ans.

Travail illégal : une entreprise du BTP sur sept en fraude

Selon un rapport de l’Acoss, organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale, près de 14 % des entreprises du secteur de la construction ont eu recours au travail au noir en 2013. L’Ile-de-France et l’Est de la France sont en tête des régions fraudeuses.
Article rédigé par Elise Delève
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
  (Etre grutier, ce n'est pas seulement piloter la cabine, c'est aussi calculer le déplacement des objets à soulever © Maxppp)

Cette année, contrairement aux précédentes, l’Acoss, organisme collecteur des cotisations de Sécurité sociale, n’a pas contrôlé les hôtels et les restaurants, mais le secteur de la construction. Dans son rapport annuel sur le travail illégal pour 2013 publié ce mercredi, il indique que près de 14% des entreprises de ce secteur n’ont pas déclaré une partie de leurs salariés, soit une sur sept.

Les contrôles effectués dans 2.605 établissements "ont permis de mettre en évidence un taux national de fraude détectée de 13,7% des établissements contrôlés ", indique le rapport, qui précise que 8% des salariés étaient en situation de travail dissimulé, une évaluation "probablement sous-estimée ". 

Peu de fraude dans la charpente et beaucoup en Ile-de-France

Le rapport précise également dans quel domaine le travail illégal est plus élevé. Tout d’abord dans les activités de peinture et de vitrerie (24%), puis dans la construction de bâtiments (21,9%), la plâtrerie (18,5%), la maçonnerie (16,3%), et enfin dans les travaux de charpente et de couverture (5%).

 

Autre enseignement, l’âge et la taille des entreprises qui fraudent : plus elles sont jeunes, plus elles ont recours au travail illégal : 35,6% de fraude dans les établissements de moins de deux ans et 2,9% pour ceux de 20 ans et plus. Le taux de fraude des grands groupes (plus de 10 salariés) est inférieur à 7%. Concernant la géographie du travail au noir dans le BTP, l’Acoss souligne que, sans surprise, l’Ile-de-France est en haut du classement (24,3%), suivi de trois régions de l’Est (17,9%) : Franche-Comté, Bourgogne, Rhône-Alpes).

 

"On peut attribuer la baisse de l’intérim dans le secteur de la construction au détachement de travailleurs européens" (François Roux de Prism Emploi)

 

Interrogé par France Info, François Roux, délégué général de Prism Emploi, l’organisme qui regroupe les entreprises intérim, estime que la hausse du travail au noir est en partie liée au recours à des travailleurs détachés venus d’autres pays européens.

La baisse d'intérim dans le BTP peut être liée au détachement de travailleurs européens (François Roux de Prism Emploi)
  (jhrjtè)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.