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SNCF : le train sans conducteur bientôt sur les rails en France

La SNCF travaille actuellement à un projet baptisé "train drone" pour fabriquer des TGV autonomes, selon nos informations. Un prototype devrait être testé en 2019 pour le transport de marchandises, puis, à partir de 2023, pour les TGV avec voyageurs.

Article rédigé par Raphaël Ebenstein
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un TGV de la SNCF en gare de Belfort-Montbéliard à Méroux (Territoire de Belfort), le 24 octobre 2014. (MAXPPP)

Des TGV sans conducteur, l'idée semble tirée tout droit d'un scénario de science-fiction. C'est pourtant le programme sur lequel travaille actuellement la SNCF, selon nos informations. Un prototype de ce projet "train drone" devrait être testé en 2019 pour le transport de marchandises sur les voies de triage.

Vu de loin, ce train autonome devrait ressembler à un train de frêt comme les autres. Il sera simplement équipé de capteurs extérieurs pour anticiper le moindre obstacle sur la voie et entraîner, si besoin, un freinage automatique. L'idée est clairement de pouvoir piloter le train à distance, sans conducteur à bord, notamment lors des fastidieuses manœuvres de mise en place dans les gares avant le départ.

Premiers voyageurs vers 2023

La version TGV avec des voyageurs est attendue à partir de 2023 entre Paris et le sud-est. Ce sera un train semi-autonome ou semi automatique car là, il n'est pas question d'un poste de commande sans personne, mais la mission du conducteur consistera surtout à gérer la fermeture des portes et à intervenir en cas de situations d'urgence.

"Sur la grande vitesse, on vise l'automatisation au sens pilotage automatique comme dans les avions. Dans les avions, vous avez toujours un pilote, fort heureusement, mais vous avez un système de pilotage automatique", explique Matthieu Chabanel, directeur général adjoint de SNCF Réseau qui précise que ce serait une première mondiale. La SNCF semble plutôt en avance sur ce projet par rapport aux autres compagnies ferroviaires européennes comme la Deutsche Bahn en Allemagne.

Plus de trains mais pas moins de personnel, promet la SNCF

Les dirigeants du groupe ferroviaire se défendent de vouloir économiser du personnel. Pour appuyer leurs dires, ils rappellent qu'un TGV n'est pas un métro et qu'une présence humaine restera nécessaire au poste de conduite. 

Le but est d'avoir quelque chose qui correspond au besoin des clients. Ce n'est pas de faire des rêves d'ingénieurs.

Matthieu Chabanel, directeur général adjoint de SNCF Réseau

à franceinfo

"Quand vous automatisez un métro, vous pouvez mettre des grilles le long des quais et ensuite vous êtes dans des tunnels, indique Matthieu Chabanel. Un train, ça va circuler sur ligne à grande vitesse, sur 1 000 km, et vous avez beau avoir des clôtures, on est dans un milieu complètement ouvert avec des arbres, des animaux, des personnes, qui peuvent entrer dans les emprises. Et donc, on a besoin d'un conducteur pour gérer toutes les situations perturbées."

Augmenter les cadences

L'idée de la SNCF est donc plutôt d'améliorer la régularité et la cadence des trains, notamment en région parisienne où se croisent lignes régionales, trains de banlieue et lignes de TGV et où le moindre incident sur une voie peut avoir de nombreuses répercussions. "On va passer de 180 secondes à 108 secondes entre deux trains, détaille Alain Krakovitch, le directeur du réseau SNCF Transilien. On peut aller jusqu'à 25% de trains en plus sur une ligne avec des trains autonomes parce que ces trains optimiseront les séquences de freinage et d'accélération, ce qui permet d'augmenter le nombre de trains."

Aujourd'hui, une équipe d'une dizaine de personnes est entièrement dévolue à ce projet. Elle collabore avec des industriels du secteur, notamment Alstom, selon nos informations, et des instituts de recherche scientifique.

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