Vote à Air France : le pari du président
Les salariés d'Air France ont commencé à voter pour ou contre le plan d'augmentation salariale de la direction ce jeudi 26 avril et ont jusqu'au 4 mai pour le faire par vote électronique.
Un coup de force : après 11 jours de grève, le PDG d'Air France, Jean-Marc Janaillac joue son va-tout : il consulte à partir d'aujourd'hui directement les salariés. Ceux-ci voteront pour ou contre le projet d'accord, le dirigeant mettant sa démission dans la balance. Devant le siège, ce jeudi 26 avril après-midi, les rares salariés qui acceptent de nous répondre s'interrogent sur la stratégie de la direction : "C'est un peu un piège pour les syndicats, parce que tous les gens qui sont contre la grève vont rejeter les propositions des syndicats, c'est finement joué de la part de la direction quelque part", analyse un salarié.
Nouvelles journées de grève les 3, 4, 7 et 8 mai
Face à cette consultation, les syndicats de pilotes n'ont pas tardé à riposter : quatre journées de grève pendant les ponts du mois de mai. Pour eux, ce vote n'a aucune légitimité, il ne changera rien. "Si nous avons appelé à de nouvelles journées de grève les 3, 4, 7 et 8 mai, c'est pour appuyer, mettre la pression sur la direction, et l'obliger à négocier", fait valoir Philippe Évain, président du SNP. Dans un communiqué, la direction réagit : "Ces nouveaux préavis alors même que les salariés d'Air France sont appelés à exprimer leur voix, sont non seulement incompréhensibles, mais indiquent clairement le mépris qui est fait de leur avis". Pour la CFDT, favorable à cette consultation, tout dépendra du nombre de votants. La consultation avait déjà été utilisée en 1994 dans l'entreprise ; le PDG de l'époque, Christian Blanc, avait réussi à faire adopter son plan de restructuration.
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