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"Gilets jaunes" : des journalistes pris à partie ou frappés dans plusieurs villes de France

Un agent de sécurité accompagnant une équipe de LCI a notamment été roué de coups à Rouen. Il souffre d'une fracture du nez. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min
Une équipe de LCI a été rouée de coups lors de la manifestation des "gilets jaunes" à Rouen (Seine-Maritime), le 12 janvier 2019. (PARIS NORMANDIE / TWITTER)

Une nouvelle fois, des journalistes ont été pris à partie dans plusieurs villes lors des manifestations de "gilets jaunes", samedi 11 janvier. Coups ou insultes, ces événements témoignent du contexte parfois tendu dans lequel travaillent les rédactions. 

A Rouen : un agent de sécurité roué de coups

Une équipe de LCI a notamment été agressée à Rouen (Seine-Maritime). L'un des deux agents de sécurité qui accompagnaient les journalistes a été entouré et roué de coups au sol par plusieurs personnes dont certaines portaient un gilet jaune, selon des images diffusées par le quotidien Paris Normandie. D'autres "gilets jaunes" ont tenté d'intervenir pour mettre fin au tabassage.

Cet agent de sécurité souffre d'une fracture du nez, a indiqué Thierry Thuillier, patron de l'information du groupe TF1, à l'AFP. "Nous condamnons avec la plus grande fermeté cet acte", a-t-il dit. Une plainte a été déposée. Par ailleurs, une journaliste de France 3 Normandie a été prise pour cible par des manifestants, écrivent nos confrères.

A Pau : un journaliste reçoit un coup en direct

A Pau (Pyrénées-Atlantiques), un journaliste de la chaîne locale C l'info Pau a été frappé par un "gilet jaune" en plein direct. "Ce soir, nous avons été victimes d'une agression de la part de certains 'gilets jaunes' à Pau, tout ça parce qu'on est journalistes et que l'on nous a identifiés comme BFMTV", a expliqué Franck Paillanave, sur Twitter. Le message est accompagné d'une vidéo dans laquelle on distingue un manifestant lui asséner un coup de pied dans le dos.

Franck Paillanave dit avoir été soigné pour une blessure à la jambe et remercie les "gilets jaunes" qui "sont vite intervenus" pour l'aider. Il a annoncé qu'il allait porter plainte lundi et faire constater sa blessure auprès d'un médecin.

A Toulon : deux journalistes pourchassés

A Toulon, dans le Var, deux journalistes vidéo de l'AFP ont été menacés alors qu'ils filmaient des échauffourées, avant de trouver refuge dans un restaurant. D'abord pris à partie par un jeune homme sans gilet jaune, ils ont été poursuivis par une dizaine de personnes et ont reçu "des claques dans le dos, dans la caméra" et un "coup de pied (…) dans la hanche", a raconté l'un d'eux.

A Toulouse : une journaliste menacée de viol

Climat tendu également à Toulouse (Haute-Garonne). Une journaliste du quotidien La Dépêche du midi a été prise à partie alors qu'elle se trouvait dans son véhicule. "Je venais de récupérer la voiture stationnée dans le parking, raconte cette femme de 31 ans dans le quotidienEn sortant, j’ai été bloquée par plusieurs individus qui m’ont menacée. 'On va te violer, te niquer, tu es la catin de la préfecture'…" 

"Cela a duré environ 4 à 5 minutes, interminables, continue-t-elle. Ils voulaient que j’ouvre ma vitre. Je leur ai dit que ce n’était pas possible, en leur signifiant que je devais récupérer mon enfant. Un homme m'a dit sur le ton de la menace : 'tu as deux secondes pour t’en aller'." Elle a porté plainte. 

Lionel Laparade, rédacteur en chef adjoint chargé du numérique, précise que sa consœur a pu leur échapper grâce à l'aide de deux "gilets jaunes".

A Paris et Marseille : heurts avec des manifestants

Dans la capitale, une équipe de journalistes de LCI a aussi été prise à partie par quelques manifestants. Une journaliste a été jetée à terre avant d'être protégée par d'autres manifestants, a constaté un confrère de l'AFP. Par ailleurs, et cela n'est pas le fait de "gilets jaunes", un agent de sécurité accompagnant un vidéaste de l'AFP a reçu des coups de matraque de la part des forces de l'ordre. 

A Marseille, la tension est brièvement montée, au début de la manifestation, quand une dizaine de "gilets jaunes" ont empêché de travailler une journaliste vidéo de France 3 et deux photographes locaux, les contraignant à s'éloigner, en insultant "les journalistes, qui ne font que mentir". "La seule info, c'est sur les réseaux sociaux", criait la "gilet jaune" à l'origine de l'incident.

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