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Dans les calanques de Marseille, locaux et touristes séduits par la jauge instaurée pour limiter l'accès

Limiter l’accès à certains espaces naturels menacés par un nombre trop important de touristes : c'est l'expérimentation menée depuis cet été dans le Parc national des Calanques. Exemple dans la calanque de Sugiton. 

Article rédigé par franceinfo - Géraud Bouvrot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
La plage de Sugiton, où jusqu’à 3000 personnes par jour pouvaient se rendre avant cet été, le 21 août 2022. (GERAUD BOUVROT / RADIO FRANCE)

Naïs est employée pour la saison comme garde régionale forestière. Depuis ce mois de juin, elle accueille les visiteurs qui se rendent à la calanque de Sugiton, crique escarpée des environs de Marseille. "Est-ce que vous savez pourquoi en ce moment, c’est nécessaire de réserver pour accéder à Sugiton ?", interroge-t-elle un passant. "C’est l’érosion, tout ça" répond-il à raison.

En effet, l’érosion est un des problèmes de Sugiton. Car malgré ses 40 petits mètres de large, jusqu’à 3 000 personnes pouvaient venir piétiner les sols chaque jour avant la mise en place de la jauge, mise en place par le Parc national des Calanques pour les calanques de Sugiton et des Pierres tombées. L'accès y est désormais limité à 400 visiteurs par jour, avec réservation obligatoire. Cette mesure s'inscrit dans un mouvement global destiné à protéger les espaces naturels. Des pratiques similaires ont été mises en place à Porquerolles (Var) ou encore sur les îles Lavezzi, en Corse.

"On a des locaux qui sont là depuis des dizaines d’années qui nous disent : 'C’est incroyable, on a l’impression de revenir 20, 30 ans en arrière !"

Naïs, garde régionale forestière 

à franceinfo

Naïs poursuit : "Ces dernières années, il y avait des gens partout et ça ne devenait même plus agréable de venir. Ce système permet à la fois de protéger la calanque qui est en train de s’effondrer et de permettre que les gens qui y descendent passent un bon moment."

Pour ce qui est de l’environnement, il est encore un peu tôt pour faire un bilan après seulement quelques semaines d’expérimentation. Les racines des pins sont toujours à nu sur les sentiers, les rochers les plus empruntés sont toujours très érodés, mais une chose est sûre, la calanque est plus propre qu'avant.

Une mesure qui devrait être renouvelée

Irou est originaire de Taiwan, après une petite heure de descente sur le sentier escarpé, elle est ravie de pouvoir se baigner dans l’eau turquoise, dans un environnement protégé. "Ce n’est pas très dur de réserver, je l’ai fait il y a deux ou trois jours, c’était plutôt facile. C’est une bonne mesure pour tout le monde, comme ça, tout le monde à la droit de profiter de la nature", estime-t-elle. 

"On ne pourra plus avoir cette nature très longtemps si on n'en prend pas soin, donc oui j’aime beaucoup cette idée de limiter le public." 

Irou, touriste

à franceinfo

Néanmoins, pour Nicolas Chardin, directeur par intérim du Parc national des Calanques, il ne s’agit pas non plus de généraliser ce genre de restrictions à tous les sites naturels. "C’est quelque chose qui peut servir d’inspiration à d'autres sites mais dans des configurations qui seraient à peu près équivalentes. Ce qui est certain, c'est que la question de l’hyper fréquentation se pose quasiment pour tous les espaces naturels protégés. Il ne faut pas que l’accueil du public se fasse au détriment de la préservation des milieux qui sont généralement le facteur d’attractivité de ces sites."   

Toujours est-il qu'afin de permettre à la nature de se régénérer, il semble très probable que la mesure soit maintenue l’an prochain à Sugiton.  

Bilan de l'accès limité à la la calanque de Sugiton - un reportage de Géraud Bouvrot

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