"Ce n’est pas ça le syndicalisme, pas cette histoire de fichiers" : les militants FO accusent le coup après la sortie de Pascal Pavageau

Force ouvrière se retrouve sans numéro un après la démission mercredi 17 octobre de Pascal Pavageau, empêtré une affaire de fichage de cadres. Voilà qui tombe au plus mauvais moment pour le syndicat, à quelques semaines d'élections professionnelles et de gros dossiers en négociation, comme celui des retraites et de l'assurance-chômage.

Les militants doivent remonter la pente

C’est un coup dur pour les militants, explique Jean-Yves Chaussin, délégué FO dans la grande distribution. "C’est un mauvais moment à passer. Ça ne met pas en valeur le travail fait par les militants sur le terrain, confie-t-il. Donc, il faut reconstruire, donner aussi une autre image du syndicat qui n’est pas celle-ci. Ce n’est pas ça le syndicalisme, pas cette histoire de fichiers."

Les militants Force ouvrière ont le sentiment de payer l’addition de règlements de compte au plus haut sommet de l’organisation. Des guéguerres de chefs et de courants qui dépassent Camille, une militante. "C’est nous qui sommes sur le terrain et qui allons en pâtir. Il va falloir expliquer tout ça à nos adhérents et aux militants. C’est vraiment dommage. C’est un gros gâchis", lance-t-elle.

Un "style" déjà regretté

À peine choisi, le leader de FO s’était imposé très vite dans les débats avec le gouvernement et les autres syndicats, remarque Catherine Rochard chez FO Santé. "Les militants appréciaient énormément le style Pavageau et sa façon d’expliquer. En quelques mois, il avait marqué l’organisation", indique-t-elle. Redémarrer à zéro prendra du temps, s’inquiète un autre militant. Le successeur de Pascal Pavageau pourrait être élu fin novembre, mais aucun candidat ne s'est déclaré pour le moment.