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Réforme des retraites : les annonces d'Elisabeth Borne "ne sont pas teintées de beaucoup d'ambition sociale", estime la CFDT

Le projet de réforme des retraites sera présenté le 15 décembre aux partenaires sociaux. Il contient notamment un "report progressif" de l'âge légal de départ à 64 ou 65 ans. "La mesure la plus injuste", estime Yvan Ricordeau de la CFDT.

Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire national de la CFDT chargé des retraites affirme que le report de l'âge légal est "un point dur" pour le syndicat. Photo d'illustration. (CÉDRIC BUFKENS / MAXPPP)

Les annonces d'Elisabeth Borne sur la réforme des retraites "ne sont pas teintées de beaucoup d'ambition sociale", a estimé vendredi 2 décembre sur franceinfo Yvan Ricordeau, secrétaire national de la CFDT, chargé du dossier retraites. La Première ministre a révélé dans Le Parisien (article réservé aux abonnés) les contours de la réforme. La cheffe du gouvernement affirme que "la réforme s'appliquera à partir de l'été 2023", promettant un "report progressif" à "65 ans d'ici 2031" pour équilibrer le système, tout en indiquant que "l'on peut discuter d'un autre chemin".

>> Réforme des retraites : "report progressif" de l'âge légal de départ, fin des régimes spéciaux... Les pistes présentées par Elisabeth Borne

Ce n'est "pas vraiment une main tendue, réagit Yvan Ricordeau. On aimerait bien à la CFDT que cette concertation puisse ouvrir toutes les hypothèses d'évolution des systèmes de retraites." Mais il juge qu'un "report de l'âge légal soit à 64 ans soit à 65 ans" est "un non choix". Pour la CFDT, "le report de l'âge légal, c'est la mesure la plus injuste parce qu'elle va frapper uniquement les salariés qui ont commencé à travailler très jeunes et qui ont déjà leurs 43 ans de cotisation à 62 ans".

Il appelle à "changer de pied sur la réforme" et veut mettre à profit les 15 jours de concertation restant "pour essayer d'y arriver". Yvan Ricordeau assure que la CFDT participera à ce dernier round de concertation prévu : "C'est le job d'un syndicaliste d'aller au bout d'une concertation et d'attendre les éléments définitifs de réforme pour se positionner." Il veut mettre à profit les deux semaines de discussion pour notamment "obtenir des éléments forts de justice sociale" sur la pénibilité, et veut "changer la culture du monde du travail" sur l'emploi des seniors. "Il faut améliorer les qualités d'emploi des salariés séniors et construire des dispositifs de fin d'activité progressive sur l'emploi des séniors."

La CFDT "prendra "ses responsabilités en termes d'opposition dès début janvier"

Le secrétaire national de la CFDT chargé des retraites affirme que le report de l'âge légal est "un point dur" pour le syndicat. Selon lui, "ceux qui auront leur droit plein à la retraite vont devoir commencer à décaler leur départ dès fin 2023 et 2024-2025 Tous les salariés qui étaient à quelques mois du départ à la retraite ou d'un ou deux ans vont être frappés par cette retraite. C'est ce qui a de plus brutal et de plus injuste". Il assure que la CFDT va faire "la démonstration qu'il n'y a pas de dramatisation à avoir sur la question financière des systèmes de retraites". Il souligne également qu'il y a "un besoin financier qui n'a rien à voir avec les besoins qui existaient aux précédentes réformes". Il appelle ainsi le gouvernement à justifier "pourquoi il fait la réforme la plus brutale qu'on connaisse depuis 20 ans" alors que "les besoins sont moins importants".

La cheffe du gouvernement réunit plusieurs ministres vendredi après-midi au sujet de cette réforme, avant de présenter un texte le 15 décembre. La CFDT assure qu'elle "s'opposera" au texte au moment de l'annonce et prendra "ses responsabilités en termes d'opposition dès début janvier", dénonçant "une vraie régression". Une discussion "en intersyndicale" se déroulera "dans les jours à venir".

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