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Pénibilité : le Medef "ne peut pas se soustraire aux lois de la République", prévient Valls

Le président du Medef, Pierre Gattaz, a annoncé que les entreprises "n'appliqueraient pas" les nouvelles obligations du compte pénibilité à partir du 1er juillet.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le Premier ministre, Manuel Valls, prononce un discours au Louvre-Lens (Pas-de-Calais), le 29 juin 2016. (FRANCOIS LO PRESTI / AFP)

Le Medef et son président, Pierre Gattaz, ne peuvent pas "se soustraire aux lois de la République" en menaçant de ne pas appliquer le compte pénibilité lors de son entrée en vigueur au 1er juillet, a prévenu Manuel Valls, mercredi 29 juin.

Le compte pénibilité, issu de la réforme des retraites de 2013, permet aux salariés du privé ayant exercé des tâches pénibles de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel.

Un dispositif "trop compliqué", selon le patronat

"On ne peut pas demander que l'État incarne l'autorité, que les lois de la République s'appliquent, et soi-même se soustraire aux lois de la République. La pénibilité, c'est une grande avancée", a déclaré le Premier ministre lors d'un point presse à Matignon. Manuel Valls a assuré qu'il évoquerait ce sujet en recevant Pierre Gattaz, jeudi. 

Le numéro un du Medef a annoncé mercredi que les entreprises "n'appliqueraient pas" les nouvelles obligations du compte pénibilité. "Nous ne savons pas comment faire le 1er juillet, donc nous n'appliquerons pas" les six nouveaux critères de pénibilité devant être pris en compte à cette date, a-t-il déclaré à des journalistes, fustigeant une nouvelle fois un dispositif "beaucoup trop compliqué", selon lui.

Touraine et El Khomri fustigent le Medef

"Le Medef ne peut pas choisir les lois qu'il applique", a fustigé Marisol Touraine, soulignant que "la démocratie ne s'arrête pas aux portes" du patronat. "Il est inacceptable que le Medef appelle à ne pas appliquer une loi de la République", a encore dénoncé la ministre des Affaires sociales dans un communiqué.

Devant les députés, la ministre du Travail, Myriam El Khomri, a elle aussi "condamné" les propos de Pierre Gattaz, jugeant qu'il n'était "pas possible, dans un Etat de droit, qu'on appelle à ne pas respecter la loi".

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