Cet article date de plus de douze ans.

Diffuser ou pas la vidéo de Merah ? Al-Jazeera hésite, le CSA l'"invite" à s'abstenir, Nicolas Sarkozy s'indigne

Les images filmées par Mohamed Merah lors de ses tueries ont trouvé un destinataire : Al-Jazeera, la chaîne qatarie. Celle-ci n'exclut pas de les diffuser. Le CSA l'"invite" à s'abstenir. Les familles des victimes l'implorent. Le chef de l'Etat demande aux chaînes de ne les diffuser "sous aucun prétexte".
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Franceinfo (Franceinfo)

Ce qui devait arriver, arriva. Les images vidéos filmées par Mohamed Merah en plein action à Toulouse et Montauban sont entre les mains d'autres personnes que les enquêteurs. Ces pièces à conviction ont atterri au bureau parisien d'Al-Jazeera par colis postal. Et la chaîne qatarie s'interroge désormais sur l'opportunité ou non de la diffuser à ses téléspectateurs. Selon le chef du bureau de Paris interrogé par BFM-TV, la question devrait être tranchée au siège à Qatar aujourd'hui. 

Tollé. Comment envisager de montrer ces images que le procureur de la République de Paris avait qualifiées d'"insoutenables " ? La famille du professeur de religion et ses deux fils abattus dans l'attaque de l'école Ozar Hatorah appelle les médias à s'abstenir. Et la mère du premier parachutiste tué à Toulouse implore Al-Jazeera de ne pas les montrer. 

Même indignation au sommet de l'État. Alain Juppé, le ministre des Affaires étrangères, sur Public Sénat, a lui aussi exprimé son opposition : "Je pense que cette incitation, sur des cerveaux souvent dérangés ou fragiles, à la violence, au meurtre, est tout à fait détestable ", déclare-t-il. Et le chef de l'Etat de lui emboîter le pas. Nicolas Sarkozy se déclare "indigné " et demande aux responsables de toutes les chaînes de télévision de ne les diffuser "sous aucun prétexte par respect pour les victimes et par respect pour la République ".

Mais peut-on concrètement interdire la diffusion de ces images ? Le CSA répond que non. Et se contente d'"inviter " les chaînes de télévision à ne pas le faire au nom du "respect de la dignité de la personne humaine et de la sauvegarde de l'ordre public dans les programmes audiovisuels". Il n'est cependant pas certain que ces arguments convainquent la chaîne Al-Jazzera. Selon Nadia Nakkad, la directrice de la rédaction de France 24, cette chaîne ne s'embarrasse pas toujours de ce genre de scrupules.


Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.