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Pas de "patron" à Bercy ? Moscovici répond en vantant son bilan

Au PS, les critiques s'accumulent contre le ministère de l'Economie, chapeauté par un Pierre Moscovici exposé en cas de remaniement. 

Article rédigé par franceinfo
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Le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, répond aux questions des journalistes à la sortie du Conseil des ministres, le 15 mai 2013, à Paris.  (BERTRAND GUAY / AFP)

Bercy, dans la tourmente, ne souffre pas que du retour de la France en récession, mercredi 15 mai. Mauvaise gestion ? Ministres trop nombreux ou trop en concurrence ? Depuis plusieurs semaines, le ministère de l'Economie et des Finances fait l'objet de critiques. Surtout, elles émanent d'un camp inattendu : le PS. 

A l'occasion de sa conférence de presse hebdomadaire, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a tenté de clore le dossier. Retour en quatre actes sur la polémique qui ronge Bercy de l'intérieur. 

Acte 1 : Ségolène Royal évoque une "restructuration"

Quand Ségolène Royal prend la parole lundi, les bisbilles entre les colocataires de Bercy, notamment sur le dossier de la vente avortée d'une partie de Dailymotion à Yahoo!, ont déjà révélé les divergences au sein du ministère.

Pour mettre fin à ces "zizanies" entre ministres, la présidente PS de la région Poitou-Charentes juge nécessaire de "restructurer" Bercy, au micro de France Inter. Questionnée sur l'opportunité d'un remaniement gouvernemental, dans une interview au Monde daté de mardi, elle cible à nouveau la forteresse de l'Est parisien et ses sept ministres : "Je pense, par principe, qu'il faut toujours être dans le mouvement, surtout quand il y a l'attente d'un nouveau souffle. Et puis, ce n'est un mystère pour personne qu'il y a des domaines où une restructuration est nécessaire, comme par exemple la vaste galaxie de Bercy."

Acte 2 : Laurent Fabius demande "un patron" pour Bercy

Interrogé sur les propos de Ségolène Royal le lendemain, le ministre des Affaires étrangères ne prend pas franchement la défense de ses collègues. "Bercy a besoin d'un patron", déclare-t-il dans un entretien à RTL. Une critique qui cible directement Pierre Moscovici, à la tête du ministère de l'Economie et, à ce titre, ministre de tutelle des six autres occupants de Bercy. 

"C'est quelque chose qui est maintenant partagé par tout le monde, donc j'imagine que s'il y a un remaniement, probablement avant la fin du quinquennat, eh bien cette question sera traitée", ajoute Laurent Fabius.

Acte 3 : Moscovici défend son action 

Avant de répondre aux critiques, le ministre de l'Economie demande d'abord à Laurent Fabius de se mêler de son ministère. "Je me suis fait une règle de ne pas du tout commenter ce que font d'autres membres du gouvernement, de ne pas investir leur champ de compétence", indique-t-il mardi soir sur RFI, ajoutant qu'il est "fier" de sa "première année à Bercy". 

A la sortie du Conseil des ministres, mercredi, il se dit toutefois touché par les reproches à peine voilés de son collègue. "Ce n'est jamais agréable, mais vous savez, on est au service du pays et, étant le ministre de l'Economie et des Finances dans une période de crise, il faut avoir une grosse capacité de travail et de sang-froid, je crois avoir les deux", explique-t-il. 

"C'est toujours le président de la République qui décide, mais moi je mène cette action avec beaucoup de détermination, et quand je regarde ce qui a été fait en un an sur les déficits, sur la définition d'une politique de compétitivité, sur la réforme du financement de l'économie, et aussi la réorientation de l'Europe, oui, on a travaillé à Bercy, beaucoup travaillé", se félicite-t-il.

"Ne nous laissons pas écarter du chemin par les commentaires", ajoute le ministre, évoquant sa relation avec ses collègues de Bercy : "Ce qui compte, c'est qu'on tire dans le même sens."

Acte 4 : Najat Vallaud-Belkacem recadre Fabius

A l'occasion de son briefing hebdomadaire, à la fin du Conseil des ministres, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, tente de faire taire les rumeurs d'un remaniement qui affecterait particulièrement le ministère de l'Economie. 

"Je crois qu'il n'en revient pas aux ministres de commenter le portefeuille des collègues", estime-t-elle. Il revient aux seuls président de la République et Premier ministre de voir comment ils doivent composer leur équipe.

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