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Précarité : dix millions d'euros débloqués pour l'aide alimentaire aux étudiants

Cette somme doit permettre de financer environ 300 000 repas par semaine, d’après les ministères des Solidarités et de l'Enseignement supérieur. 

Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Des bénévoles distribuent de la nourriture à des étudiants dans le besoin lors d'une opération de distribution alimentaire menée par l'association Linkee, à Paris le 9 mars 2021. (STEPHANE DE SAKUTIN / AFP)

Le gouvernement va débloquer dix millions d'euros pour l'aide alimentaire aux étudiants, selon les informations de France Inter mardi 22 novembre. Le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, et la ministre de l'Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau, annoncent le déblocage de cette enveloppe d'ici à la fin de l'année 2022 à destination des associations distribuant de l'aide alimentaire aux étudiants, telles que Linkee ou encore les Agoraé, des épiceries solidaires gérées par la Fédération des associations générales étudiantes (Fage).

Cette somme doit permettre de financer environ 300 000 repas par semaine, d’après les ministères. Cette annonce a lieu alors que des milliers d'étudiants bénéficient régulièrement de l'aide alimentaire distribuée par ces associations. Selon des enquêtes des deux syndicats étudiants, l'Unef et la Fage, le coût des produits alimentaires a augmenté de 7% pour les étudiants en 2022 par rapport à 2021. 

Une aide "bienvenue"

"C'est bienvenue", a réagi sur franceinfo Etienne Matignon, président de la Fédération des associations générales étudiantes (Fage). "Il y a de l'alimentation à tarif social qui existe pour les étudiants à travers le réseau Crous. Il faudrait absolument pouvoir refinancer les Crous parce que les repas à un euro tirent énormément sur les trésoreries du Crous." Ces centres n'ont pas les "structures pour le faire, mais c'est quelque chose qui répond à un besoin."

Beaucoup d'étudiants "ne peuvent plus être aidés par leurs parents" en raison de l'inflation. "On observe que les personnes qui demandent de l'aide ont des situations de plus en plus précaires." Etienne Matignon regrette que "beaucoup d'étudiants ne connaissent pas les dispositifs dédiés aux étudiants ou les banques alimentaires. Certains les connaissent mais ne savent pas comment y recourir." Le logement est également un problème. "Beaucoup d'étudiants ont du mal à se loger à des prix acceptables, abordables. Cela a un impact sur leur santé et leur bien-être."

"Un quart des personnes accueillies" dans les banques alimentaires a "moins de 25 ans"

"Plus de 500 000 jeunes sont accompagnés par le réseau des banques alimentaires", a déclaré sur franceinfo Laurence Champier, directrice générale des Banques alimentaires. "Un quart des personnes accueillies" par les banques alimentaires "a moins de 25 ans. C'est considérable." Cette tendance s'installe "depuis deux ans, depuis le Covid" et il est difficile d'inverser la situation. "Des choses ont été faites, mais pendant la crise Covid, l'isolement, le fait de ne pas avoir de job d'appoint, les Crous fermés, étaient un frein pour se nourrir correctement."

L'inflation a aggravé la situation. "Là où les parents pouvaient aider parfois avec un petit complément, ils ne peuvent plus le faire parce qu'eux-mêmes doivent faire face à des dépenses très fortes contraintes", a expliqué Laurence Champier. De manière générale, "depuis le début de l'année on constate une augmentation très importante des personnes ayant recours à l'aide alimentaire, + 9%. Il y a les étudiants, mais aussi les familles monoparentales, dont l'alimentation devient la variable d'ajustement."

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