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L’usine Toyota de Valenciennes vise la neutralité carbone d’ici 2030

L'initiative prend encore plus de sens avec la flamblée des prix de l'énergie. L'usine Toyota de Valenciennes se transforme pour économiser la ressource. Objectifs : autosuffisance et sobriété énergétique.

Article rédigé par Isabelle Raymond
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
L'usine Toyota d'Onnaing (Nord) près de Valenciennes. (RÉMI BRANCATO / RADIO FRANCE)

De la carrosserie à la logistique en passant par l'emboutissage, toute la chaîne de fabrication des Yaris à l’usine Toyota de Valenciennes Onnaing, seul site de production du constructeur japonais en France, est conçue pour parvenir à la sobriété en énergie et en eau et à l'autosuffisance quand c'est possible. L'objectif clairement affiché est d'atteindre la neutralité carbone d’ici 2030. "Au niveau de l’atelier plastique, par exemple, on a une première dans le groupe Toyota : un équipement spécialement conçu pour nous, ces cabines pour l’application de peinture sur les pare-chocs avant et arrière. Ces équipements sont dotés de pompes à chaleur", explique Magalie Delforterie, qui gère la communication de l'usine Toyota de Valenciennes. Les précédentes cabines de peinture fonctionnaient au gaz.  

Autre investissement, un mur solaire de 400 mètres carrés apposé au bâtiment presse de l'usine, que décrit Alexis Laurie, ingénieur environnement : "C’est une nouvelle technologie que nous avons incorporée en 2017 qui permet de récupérer, sur un mur orienté plein sud, le rayonnement solaire. En fait, le soleil vient chauffer la tôle de bardage. Elle a des milliers de petits trous qui vont laisser passer l’air. L’air, en passant à travers ce mur, va se réchauffer au contact de la tôle et du coup, on va ainsi récupérer tout en haut de ce mur, de l’air qui est déjà chauffé naturellement par le soleil." De l'air qui vient chauffer l'intérieur du bâtiment.  

Une facture énergétique divisée par cinq en 20 ans

Mais la fierté du site, c'est la station de traitement des eaux usées, gérée en interne, et complétée par deux immense bassins de récupération d'eau de pluie d'une contenance totale de 16 000 mètres cubes situés en contrebas du parking de l'usine où des milliers de Yaris attendent d'être expédiées. "Nous épurons environ 1 000 mètres cube d’eau par jour, explique Heinrick Delaroque, responsable du déploiement des activités d’économie d’énergieC’est une eau qui est destinée à tous les process de peinture particulièrement, mais qui va aussi être utilisée dans d’autres départements, soudure, assemblage, plastique. On a deux bassins de récupération d’eau pluviale qui, associés à l’eau épurée du traitement des eaux, va servir à produire de l’eau osmosée destinée au site."

Selon la direction de l'usine, entre la réduction de la consommation en eau et l'amélioration des process industriels, l'usine a divisé sa facture par cinq en 20 ans. En 2014, le site a même réussi à être autonome en eau plus de 300 jours dans l'année. Un record, qui malheureusement ne risque pas d'être battu cette année, vu les faibles précipitations de ces derniers mois.

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