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EDF : des actionnaires dénoncent un "conflit d'intérêts potentiel" du PDG dans le vote sur l'OPA de l'Etat

Ils reprochent à Jean-Bernard Lévy d'être juge et partie, en raison de son poste de censeur au conseil d'administration de Société Générale. La banque est l'un des deux établissements qui a présenté l'OPA de renationalisation.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
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Une image d'illustration du siège d'EDF dans le quartier d'affaires de La Défense, le 15 septembre 2022. (MARTIN BERTRAND / HANS LUCAS / AFP)

L'Autorité des marchés financiers (AMF) examine toujours l'offre publique d'achat (OPA) sur EDF menée par l'Etat. En attendant cette décision, des actionnaires salariés du fournisseur d'électricité dénoncent une "situation de conflit d'intérêts potentiel" du PDG actuel, Jean-Bernard Lévy. Ils lui reprochent notamment d'occuper la fonction de censeur au conseil d'administration de Société Générale, "l'un des deux établissements présentateurs de l'offre désigné par l'Etat".

Cette situation, écrivent-ils dans un courrier consulté par l'AFP daté du mardi 8 novembre, a "pu influencer ses décisions et le sens de son vote dans le cadre des délibérations du conseil d'administration d'EDF" relatives à l'OPA lancée par l'Etat. Fin octobre, le conseil d'administration du groupe avait émis un avis favorable à la renationalisation du groupe, à 12 euros. "Jean-Bernard Lévy tient à préserver autant que possible les intérêts de Société Générale et à ne pas adopter de comportement (...) qui puisse être défavorable à Société Générale", affirment ses membres.

Un vote qui pose question

L'autre conflit d'intérêts potentiel soulevé par ces petits actionnaires concerne le statut même de Jean-Bernard Lévy, nommé directement par l'exécutif. Selon eux, le PDG serait peu susceptible de s'opposer au projet de renationalisation voulu par l'Etat, puisqu'il s'exposerait à une révocation. Ils sous-entendent que le dirigeant aurait dû s'abstenir de participer au vote du 27 octobre qui a donné le feu vert à l'opération de renationalisation d'EDF, comme les représentants de l'Etat (qui détient 84% du capital) l'avaient fait. La direction du groupe n'a pas souhaité commenter dans l'immédiat ces informations.

Ces actionnaires, qui détiennent moins de 1,5% des parts, sont majoritairement des salariés et anciens salariés qui s'estiment lésés par les termes de l'OPA. Réunis sous la bannière du Fonds commun de placement d'entreprise (FCPE) actions EDF, ils ont réitéré leur demande de convoquer une nouvelle réunion du conseil d'administration de l'entreprise. Dans cette optique, ils ont déjà assigné lundi le groupe dans une procédure en référé devant le tribunal de commerce de Paris. La décision est attendue jeudi.

Le successeur de Jean-Bernard Lévy sera Luc Rémont. Sa prise de fonction pourrait être avancée à la "mi-novembre", a déclaré le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, sur BFM Business.

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