Immobilier : les spécialistes espèrent, enfin, une vraie baisse des prix en 2024

Alors que les professionnels attendaient une baisse de prix en 2023, ils sont restés élevés et le nombre de transactions, lui, a chuté.
Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
En 2023, beaucoup de foyers préfèrent reporter leurs projets d’investissement ou d’achat d’un bien. (JEAN-LUC FLEMAL / MAXPPP)

Malgré une chute du nombre de transactions de 18 à 25% en 2023, selon des chiffres provisoires, les prix au m2 des maisons et appartements restent très élevés. Un véritable paradoxe que les professionnels ont du mal à expliquer. La baisse des prix est peut-être attendue pour 2024. Tous les indicateurs devaient mener à une sérieuse diminution des prix de l'immobilier ancien. C'est ce que prévoyait le patron de Century 21, l'un des leaders du secteur. 

Il y a eu une chute du nombre de transactions : 2023 se termine aux alentours de 850 à 890 000 ventes, alors qu'on a frôlé le 1,2 million en 2021, année record. Les délais de vente se sont allongés au-delà de 90 jours, alors qu'on était à moins de 80 il y a encore un an. Le marché a donc été fortement ralenti, ce qui aurait dû mener à une vraie réduction des prix. Mais cela ne s'est pas passé comme ça.

Baisse des prix à Paris et en Île-de-France

À Paris, le prix moyen du m2 est passé sous la barre des 10 000 euros mais cette baisse de 5 à 6% est assez négligeable, comparé à l'allongement des délais de vente. Aux alentours de 96 jours : c'est 2 fois plus long qu'il y a 10 ans. En Île-de-France les prix au m2 ont baissé de 5 à 8%, selon qu'il s'agit d'une maison ou d'un appartement.

Ce n'est pas proportionnel à la baisse de l'activité, puisque les ventes ont diminué d'un quart en une année. Si on s'intéresse aux transactions dans toute la France, hors région francilienne, la baisse du prix des logements anciens est de seulement 1%. 

"Pouvoir d'achat immobilier amputé de 16%"

Les acheteurs ont beau réduire le nombre de m2 - on achète moins de 49m2 en moyenne à Paris désormais -, les candidats à la propriété n'atteindront pas leur objectif sans l'aide des vendeurs. 

"On peut imaginer qu'en 2024 les volumes vont continuer de baisser de l'ordre de 10 à 15%, estime Charles Marinakis, président du réseau Century 21, mais il faut que cette fois-ci les prix accompagnent cette baisse, a minima de l'ordre de 7%. Parce que le pouvoir d'achat immobilier des Français a été amputé de 16% par l'augmentation brutale des taux. Il faut qu'on arrive à reconstituer ces 16%, ajoute-t-il. Et même en faisant un effort sur le reste, il reste à charge des vendeurs 7% que je ne sais pas trouver ailleurs." À condition que la baisse des taux d'intérêt se confirme en deçà de 3,75% et que l'inflation reste sage. 

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