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Ernest-Antoine Seillère soupçonné de délit d'initiés

L'Autorité des marchés financiers aurait ouvert une enquête en juillet, selon "Le Point". L'ex-patron du Medef est également soupçonné de fraude fiscale.

Article rédigé par franceinfo
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L'homme d'affaires Ernest-Antoine Seillère, ancien patron du Medef, à Paris en 2003. (WITT/SIPA / SIPA)

ENTREPRISES - "C'est encore confidentiel mais, courant juillet, l'Autorité des marchés financiers (AMF) a ouvert une enquête concernant un possible délit d'initiés sur Wendel, le groupe dont l'ex-président du Medef préside le conseil de surveillance". Selon le magazine Le Point, mercredi 15 août, Ernest-Antoine Seillère est impliqué dans plusieurs dossiers financiers. Explications.

• Délit d'initiés chez Wendel. "La période durant laquelle les mouvements de titres intriguent le gendarme de la Bourse remonte au mois de novembre 2011", affirme le journal. Wendel est une société d'investissement dont Ernest-Antoine Seillère est le président du conseil de surveillance. En novembre 2011, "les dirigeants de Wendel ont annoncé qu'ils étaient en négociation exclusive avec TE Connectivity (fournisseur de composants électroniques) pour la cession de Deutsch", une entreprise du groupe. 

Or, "l'annonce de ces négociations a aussitôt fait flamber l'action Wendel, qui est passée de 42 à 55 euros en quelques jours", selon Le Point. Résultat, une plus-value de 575 millions d'euros pour Wendel, très endetté à l'époque. C'est sur cette affaire que l'AMF enquêterait.

Fraude fiscale. Ernest-Antoine Seillère serait également visé par le ministère de l'Economie et du Budget, avec treize autres cadres ou ex-dirigeants de Wendel. "Bercy leur reproche de s'être 'volontairement soustraits à l'établissement et au paiement de l'impôt' lors de plusieurs montages financiers qui ont permis à leurs bénéficiaires de toucher 340 millions d'euros 'nets d'impôt'." 

A lui seul, Ernest-Antoine Seillère aurait empoché 65 millions d'euros. "Jusque-là, le fisc s'était contenté de réclamer des pénalités", à hauteur de 40 millions. "Si la justice donne raison à l'Etat, les fautifs risquent jusqu'à cinq ans de prison." 

Contrat de travail fictif. Son ancien directeur juridique, Arnaud Desclèves, mène également "une guerilla" contre Ernest-Antoine Seillère, qui l'a licencié. Fin 2011, l'ancien cadre a "fait reconnaître par les prudhommes que le contrat de travail dont il bénéficiait au Luxembourg pour favoriser un habillage fiscal était fictif, écrit le magazine. Problème : la plupart des actuels cadres dirigeants de Wendel bénéficient de tels contrats."

En juin 2012, Arnaud Desclèves a par ailleurs déposé une plainte pour "abus de bien social, délit d'initié et manipulation des cours", visant l'ancien patron du Medef.

Mécénat trouble. Enfin, le ministère de la Culture s'est lui aussi impliqué dans les affaires de l'ancien président du Medef. La ministre, Aurélie Filippetti, "a jugé que l'action de mécénat de Wendel au profit du centre Pompidou de Metz ne lui semblait pas réalisée 'dans les conditions d'éthique et de déontologie nécessaires'". Ernest-Antoine Seillère serait "indigné", mais ne s'est pas encore publiquement défendu de toutes ces accusations.

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