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Emprunts toxiques : trois questions pour comprendre pourquoi l'Etat vient au chevet des hôpitaux

Le gouvernement a annoncé, mardi, que le fonds de soutien mis en place pour aider les établissements de santé ayant contracté des emprunts toxiques allait être augmenté de 300 millions d'euros sur dix ans.

Article rédigé par franceinfo
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Des personnels soignants dans le service des urgences de l'hôpital de Saint-Etienne (Loire), le 10 février 2009. (  MAXPPP)

Objectif : soigner les hôpitaux contaminés par des emprunts toxiques. Lors d'une conférence de presse à Bercy, mardi 24 février, le secrétaire d'Etat au Budget, Christian Eckert, a annoncé que le fonds de soutien mis en place pour aider les établissements ayant contracté des emprunts toxiques allait être augmenté. S'élevant aujourd'hui à 100 millions d'euros sur trois ans, ce fonds sera majoré de 300 millions sur dix ans, a précisé le secrétaire d'Etat. Francetv info vous résume en trois questions ce qui pose problème.

C'est quoi cette histoire d'emprunts toxiques ?

Il y a dix ans, une centaine d'hôpitaux ont contracté des emprunts auprès de la banque Dexia et auprès d'autres établissements bancaires, pour un montant global de 1,5 milliard d'euros. On parle d'emprunts "toxiques" dans la mesure où ces prêts à taux variables dépendent de l'évolution des marchés financiers. Cela peut donc être avantageux, mais aussi très risqué. En l'occurrence, ces différents emprunts contractés par les hôpitaux français étaient indexés sur le franc suisse.

Qu'est-ce qui pose problème aujourd'hui ?

Pendant la crise de l'euro, les taux d'intérêt ont bondi une première fois, de 5 à 20% en moyenne, rappelle le JDD. Et à la mi-janvier, ces taux ont une nouvelle fois explosé, après que la Suisse a décidé de laisser sa monnaie s'envoler de 20% par rapport à l'euro. Résultat : les établissements hospitaliers, dont les budgets sont déjà très contraints, doivent faire à un nouveau surcoût, "impossible à assumer" en l'état, souligne le JDD. Montant total de l'ardoise : environ 500 millions d'euros, selon la Fédération hospitalière de France (FHF).

Le CHU de Saint-Etienne (Loire), l'un des plus endettés de l'Hexagone avec 263 millions d'euros de dettes, a, par exemple, vu sa facture grimper de 2,5 millions d'euros supplémentaires en quelques heures. "Pas de faillite, mais des investissements annulés, reportés", rapporte le JDD. "Avec cette somme, j'aurais préféré acheter un nouveau scanner", regrette dans les colonnes de l'hebdomadaire le directeur de l'hôpital, Frédéric Boiron. 

Que peut faire l'Etat pour aider les hôpitaux ?

Les hôpitaux publics dépendant de l'Etat, le gouvernement doit leur venir en aide, s'il ne veut pas courir le risque d'une fermeture de certains établissements. C'est la raison pour laquelle le secrétaire d'Etat au Budget a annoncé, mardi, cette fameuse rallonge de 300 millions d'euros, censée permettre aux hôpitaux les plus en difficulté de faire face à leurs échéances.

Un système également appliqué aux collectivités locales qui ont, elles aussi, contracté des emprunts toxiques il y a plusieurs années, et qui sont aujourd'hui confrontées aux mêmes problèmes que les centres hospitaliers. Leur fonds de soutien, aujourd'hui de 1,5 milliard d'euros sur quinze ans, sera "porté à 3 milliards d'euros", a annoncé mardi le gouvernement. Un fonds co-financé par l'Etat et les banques françaises.

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