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Code du travail : les ordonnances "ont un impact particulier pour les femmes", souligne Sophie Binet de la CGT

Pour la secrétaire générale adjointe de la CGT cadres, Sophie Binet, les ordonnances prévoient "une série de mesures qui augmentent la flexibilité et la précarité des salariés (...) notamment pour les femmes." 

Article rédigé par franceinfo
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Sophie Binet le 1 mai 2015 à Hambourg, en Allemagne. (BODO MARKS / MAXPPP)

Plusieurs syndicats ont appelé à des grèves et manifestations partout en France mardi 12 septembre pour dénoncer la réforme du Code du travail, qu'ils considèrent comme une "régression sociale". Parmi les sujets d'inquiétudes, l'égalité femmes-hommes.

Invitée de franceinfo, Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de la CGT cadres, estime que les mesures contenues dans les ordonnances "pénalisent l'ensemble des salariés, mais elles ont un impact particulier pour les femmes."

Les femmes touchées par la réforme 

"85% des familles monoparentales sont des femmes et 80% des tâches ménagères sont effectuées par des femmes", a rappellé la syndicaliste. Selon elle, quand on demande à une femme au foyer pourquoi elle ne travaille pas, le premier motif invoqué reste que "les horaires qu'on lui proposait étaient des horaires atypiques qui l'empêchaient d'exercer ses responsabilités familiales."

Les ordonnances réformant le droit du travail prévoient "une série de mesures qui augmentent la flexibilité et la précarité des salariés", a détaillé Sophie Binet. Elle a souligné la mobilité géographique, les changements d'horaire, le travail de nuit étendu et la possibilité "d'imposer ces mesures aux salariés quel que soit leur contrat de travail". Les salariés qui refuseraient ces mesures "seraient licenciés automatiquement", a-t-elle assuré. "C'est très grave pour l'ensemble des salariés et notamment pour les femmes."

Les ordonnances "mettent à bas l'ensemble des dispositifs construits depuis 1983"

Pour la responsable CGT, cette réforme du travail reste un enjeu particulier, notamment pour les salariés femmes, car les ordonnances "mettent à bas l'ensemble des dispositifs construits depuis 1983 pour négocier sur l'égalité professionnelle en entreprise." Depuis cette date, les entreprises ont "l'obligation de communiquer des données comparées des hommes et des femmes et de négocier. Si elles ne le font pas, elles peuvent être sanctionnées." Avec la réforme du code du travail, "l'ensemble de ces dispositions deviennent optionnelles. Un simple accord d'entreprise suffirait à s'exonérer du respect de ces obligations."

Mettant en avant qu'il y a "26% d'écart de salaire" entre les femmes et les hommes, Sophie Binet a estimé que ce n'est pas "en supprimant l'ensemble des instruments de négociation sur l'égalité femme-homme en entreprise que l'on va permettre de faire respecter l'égalité salariale."

"Ces ordonnances mettent à bas les dispositifs construits depuis 1983 pour négocier sur l'égalité en entreprises" Sophie Binet, secrétaire générale adjointe de la CGT cadres à franceinfo

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