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Les salariés de Whirlpool reprennent le travail mais le cœur n'y est plus : "On se force, c’est difficile mais on se force"

Après douze jours de grève, les 286 salariés ont retrouvé mardi leurs postes à l'usine d'Amiens après que l'intersyndicale a fini par signer, vendredi, un accord sur le plan de sauvegarde de l'emploi. Mais la motivation n'y est plus. 

Article rédigé par franceinfo, Rosalie Lafarge - Edité par Cécile Mimaut
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Entrée de l'usine Whirpool d'Amiens. Image d'illustration. (FRED HASLIN / MAXPPP)

Le travail reprend chez Whirlpool. Après douze jours de grève, les 286 salariés ont retrouvé mardi leurs postes à l'usine d'Amiens. L'intersyndicale a fini par signer vendredi un accord sur le PSE, le plan de sauvegarde de l'emploi, avec des conditions de départ plus favorables que ce que prévoit la loi.

Entre tristesse et amertume

Mais la reprise est loin d'être évidente pour ces salariés qui savent que le site doit fermer en juin 2018 pour être délocalisé en Pologne. Les Whirlpool entrent et sortent la mine défaite. "On se force. C’est difficile mais on se force. Même si les négociations ont avancé, certes c’est un grand pas de fait, mais la motivation, elle, ne sera plus jamais là, faut pas se voiler la face", nous dit Evelyne. "Au niveau de la cadence c’est pareil. Il n’y aura plus jamais la même production qu’on faisait avant tous les jours", renchérit sa collègue Murielle. "On est triste, on va voir ce que ça donne", ajoute Lionel. Et Corinne de résumer : "On n’est pas bien. On a encore un an à travailler pour ces exploiteurs".

Pour nous ça va être difficile de continuer à travailler en sachant qu’on est mis dehors dans un an

Corinne, salariée chez Whirpool

à franceinfo

Un accord qui ne sauvera pas les emplois

Tous saluent néanmoins l'accord obtenu par l'intersyndicale dont François Gorlia, de la CGT, fait partie. Mais "on ne peut pas dire que cet accord a été signé de toute gaité", confie-t-il. "On sera quand même licencié en juin 2018", rappelle le syndicaliste. "Donc suite à ça, le boulot ne sera plus fait à 100% comme il était fait auparavant. Et puis faut pas qu’il y ait de pression de la part de la direction parce qu’au moindre problème là les gens ils vont arrêter direct", prévient-il.

Les salariés espèrent maintenant un ou plusieurs repreneurs, tout comme Almir. Lui pointe chez Prima, le sous-traitant qui n'a que Whirlpool comme client. "On ne sait pas ce qu’il va se passer. Il faut qu’on attende et c’est tout. On est inquiet, oui, parce que nous on dépend d’eux", explique-t-il. Les 60 salariés de Prima, comme les 286 de Whirlpool croisent les doigts, sans trop y croire, pour qu'Emmanuel Macron prenne maintenant, vraiment, les choses en main.

A Amiens, le reportage de Rosalie Lafarge, France Bleu pour franceinfo

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