Petite enfance : un rapport de l'Igas dénonce des maltraitances dans les crèches
C'est un secteur où se côtoient le meilleur comme le pire. La qualité d'accueil est "très disparate" dans les crèches, s'alarme l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) dans un rapport publié mardi 11 avril. L'Igas appelle ainsi à de profondes réformes pour mieux prévenir les maltraitances aux enfants. Les inspecteurs se sont rendus dans 36 établissements publics et privés dans toute la France et ont diffusé un questionnaire auquel ont répondu 5 275 directeurs, 12 545 salariés de crèches et 27 671 parents.
A côté de crèches "de grande qualité, portées par une réflexion pédagogique approfondie", on trouve aussi "des établissements de qualité très dégradée", ce qui peut entraîner "des carences dans la sécurisation affective et dans l'éveil" des tout-petits, soulignent les auteurs de ce rapport commandé par le gouvernement après un drame survenu dans une crèche à Lyon en juin 2022.
Des insultes et de la maltraitance physique
Beaucoup des adultes interrogés ont ainsi décrit des situations s'apparentant à de la maltraitance, soulignent les auteurs. Ils évoquent des enfants oubliés sur les toilettes, privés de sieste faute de lits en nombre suffisant ou au contraire laissés en pleurs jusqu'à ce qu'ils s'endorment.
D'autres témoignages font état d'enfants à qui on ne donne pas à boire "comme ça, on change moins les couches", que l'on laisse trop longtemps dans leur couche souillée, que l'on humilie ou insulte en disant "tu chouines pour rien", "tu sens mauvais", que l'on force à manger ou même que l'on maltraite physiquement en leur tirant les cheveux ou en les attachant à un radiateur.
Face à ces constats, "l'ensemble des recommandations" de ce document seront prises en compte, a assuré mardi dans un communiqué le ministre des Solidarités, Jean-Christophe Combe, qui souhaite "agir rapidement". Le ministre devrait annoncer des mesures dans le courant du printemps, dans le cadre du "service public de la petite enfance" promis par Emmanuel Macron. De son côté, Charlotte Caubel, la secrétaire d'Etat auprès de la Première ministre, chargée de l'Enfance, a réagi dans un tweet et promis d'être "vigilante à la mise en œuvre des recommandations et des contrôles".
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