Pièges anti-vététistes sur les chemins de randonnée : "On observe une escalade inédite pour faire mal, voire pour tuer"
De nombreux actes de malveillance contre les vététistes ont été observés ces dernières semaines en France. Une association parle d'une situation grave et inédite.
Mais qui veut s'en prendre aux vététistes ? Dans l'est de la France, Champey-sur-Moselle, un petit village de Meurthe-et-Moselle, s'apprête à porter plainte contre X. Des pièges ont été récemment installés dans les bois de la commune. Tessons de bouteilles, câbles tendus, planches couvertes de vis... Partout en France, les randonneurs à deux roues sont régulièrement pris pour cible. Ces actes de malveillance ne sont pas nouveaux, mais leur dangerosité est montée d'un cran ces dernières semaines.
Des auteurs difficiles à identifier
Il y a eu ce vététiste stoppé net par un fil tendu à hauteur de visage le mois dernier en Isère. Résultat : une grosse entaille à la gorge, heureusement sans gravité. Plus récemment encore, dans les Vosges, lors d'une randonnée à vélo entre copains, Sergio s'est fait une grosse frayeur. "On a pris une piste sauvage. À la réception d'un saut, en bas de grosses pierres, on s'est rendus compte qu'il y avait un gros pieu planté dans la terre", raconte-t-il, "cela impressionne".
Après avoir effectué un signalement auprès de la gendarmerie, ce vététiste s'est tourné vers la Mountain Bikers Foundation, une association nationale qui défend les intérêts des cyclistes. "On observe une escalade pour faire très mal, voire pour tuer", ajoute Julien Rebuffet, un des fondateurs de cette association basée à Grenoble.
On a chaque année une dizaine de signalements qui remontent, mais là, c'est inédit.
Julien Rebuffetà franceinfo
Les poseurs de pièges sont rarement interpellés. "Le problème, c'est qu'il faut assister à un flagrant délit. Les personnes mal intentionnées font cela de manière discrète", explique Julien Rebuffet. Et il est difficile de cerner leurs profils. Cela peut-être un propriétaire de chalets fatigué de voir des vététistes traverser son terrain, mais aussi un agriculteur qui veut interdire le passage sur ses terres, ou un chasseur qui s'inquiète que le gibier soit dérangé.
De la pédagogie pour tenter de dissuader
Julien Rebuffet et son équipe organisent régulièrement des rencontres pour tenter d'améliorer la cohabitation dans la nature. "Quand on se retrouve avec les autres usagers, éleveurs, chasseurs, responsables de l'Office national des forêts (ONF) autour d'une table, cela responsabilise tout le monde et j'ose espérer que cela les incite à ne plus recommencer", conclut-il.
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