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Violences conjugales : 146 femmes ont été tuées au sein de leur couple en 2019, 25 de plus qu'en 2018

27 hommes ont également été tués au sein de leur couple, selon l'étude de la Délégation aux victimes des directions générales de la police nationale et de la gendarmerie nationale publiée lundi.

Article rédigé par franceinfo
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146 femmes et 27 hommes ont été tués au sein de leur couple en 2019. Photo d'illustration. (DENIS CHARLET / AFP)

Cent-soixante-treize femmes et hommes ont été tués par leur conjoint ou ex-partenaire en 2019 en France, selon l’étude nationale relative aux morts violentes au sein du couple, établie par la Délégation aux victimes des directions générales de la police nationale et de la gendarmerie nationale et rendue publique ce lundi. Cela représente une hausse de 16% par rapport à 2018, où 149 personnes avaient été tuées au sein de leur couple.

"En moyenne, un décès est enregistré tous les deux jours", explique l'étude. Parmi ces victimes, 146 sont des femmes (25 de plus qu'au cours de l'année 2018) et 27 sont des hommes. Les femmes représentent donc 84% de victimes, tandis que 88% des meurtriers sont des hommes. La quasi-totalité des homicides conjugaux ont été commis dans des couples hétérosexuels, avec seulement sept décès dans des couples d'hommes et un dans un couple de femmes.  

Un agresseur masculin près de neuf fois sur dix

"La victime est très majoritairement féminine, le plus souvent de nationalité française, âgée de 30 à 49 ans ou de 70 ans et plus, et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle", précise le rapport, tandis que "l’auteur est majoritairement masculin (88%), le plus souvent, marié, de nationalité française, âgé de 30 à 49 ans, et n’exerce pas ou plus d’activité professionnelle".  

Le plus souvent, les homicides au sein du couple résultent d'une dispute (un tiers) ou d'une séparation non acceptée (20%), mais ce sont la maladie et la vieillesse qui motivent le plus souvent le passage à l'acte des meurtriers de plus de 70 ou 80 ans. Un tiers des homicides ont été commis sous l'emprise de l'alcool ou de stupéfiants. 36% des cas ont impliqué des armes blanches et 24% des armes à feu. Et un quart des meurtriers s'est suicidé après un homicide au sein de leur couple (48 personnes).  

41% des femmes tuées étaient déjà victimes de violences au sein de leur couple auparavant - en grande majorité des violences physiques et psychologiques - mais seulement 26% avaient déposé une plainte et une seule victime sur les 173 bénéficiait d'un dispositif de protection.  

Le Nord, les Yvelines et l'Hérault les plus touchés

Seulement deux agresseurs étaient sous contrôle judiciaire mais un quart d'entre eux était connu des services de police et de gendarmerie pour des faits de violences et 17% pour des faits de violences conjugales sur leur victime ou un ou une ancienne partenaire. Une femme autrice d'homicide au sein de son couple sur cinq était auparavant victime de violences.  

Ces 173 féminicides et homicides représentent 20% des 850 meurtres et violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner en 2019. Les départements du Nord, des Yvelines et de l'Hérault sont les plus touchés, bien que des morts violentes au sein du couple soient survenues dans 73 départements sur 107. En outre, les tentatives d'homicides au sein du couple ont augmenté de 37%, passant de 195 victimes en 2018 à 268 en 2019.  

Par ailleurs, 25 enfants mineurs sont aussi décédés lors de violences impliquant leurs parents ou beaux-parents : trois ont été tués en même temps que le parent victime et 22 ont été tués sans que l'autre parent ne meure. L'étude comptabilise également 16 victimes collatérales, dont la moitié étaient des rivaux pour le meurtrier.

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