: Vidéo Après le suicide de leur fille, ils denoncent l’inaction de la justice
“Notre fille Océane s'est suicidée suite à un viol qu'elle a subi par une personne qu'elle pensait être son meilleur ami, dans son appartement d'étudiante, à Beaune.” Océane s’est donnée la mort le 4 juin dernier suite à plusieurs viols et agressions sexuelles subies au cours de sa vie. Aujourd’hui, ses parents témoignent et dénoncent l’inaction de la justice.
Victime de plusieurs violences sexuelles, l’étudiante de 21 ans avait tenté d’alerter la justice et les forces de l’ordre sur sa situation. Elle avait porté plainte à trois reprises, mais n’avait reçu aucune réponse de la justice. “Ça ne donne pas envie aux victimes d'aller porter plainte, parce qu'on a l'impression qu'on n'est pas prises au sérieux, et que, en plus, ça traîne. Tout est lent, tout est long, j'ai l'impression qu'on est en-dessous de la pile de je ne sais combien d'affaires… Quand on est victime, je pense qu'on veut que ce soit vite, action, réaction, on veut vite que notre bourreau, il paie”, explique la mère de la jeune femme.
“En fait, on a l'impression qu'à chaque fois, ça n'avance pas”
Après le suicide de leur fille le 4 juin dernier, ce couple a lancé un appel à l’aide sur les réseaux-sociaux afin de partager leur histoire et de témoigner de l’inaction de la justice concernant certaines affaires. Océane a été victime d’un viol par son meilleur-ami alors qu’elle était dans son appartement étudiant. Elle avait déjà subi un viol trois ans plus tôt ainsi qu’une agression sexuelle par son patron, en janvier dernier. “Elle avait 17 ans, elle a mis deux ans et demi à trouver le courage d'aller porter plainte”, expliquent ses parents. “La première affaire, on vient d'apprendre qu'elle a été classée sans suite, parce que personne ne nous a tenus au courant. La deuxième, elle doit être en cours, mais on ne sait rien du tout. La dernière et troisième affaire est en cours, donc il n'y a encore rien non plus. En fait, on a l'impression qu'à chaque fois, ça n'avance pas.”
Désormais, ses parents espèrent obtenir une action de la part de la justice. “J'ai reçu une quarantaine, une cinquantaine de messages, donc à 99 % des femmes, qui me disent qu'elles ont vécu la même histoire qu'Océane. Certaines m'ont dit qu'elles n'avaient jamais eu le courage d'aller porter plainte, d'autres m'ont dit qu'elles ont eu le courage d'aller porter plainte mais qu'elles n'ont jamais été écoutées, ou alors, si elles ont été écoutées, le dossier n'avance pas”, regrette le père de la jeune femme. “Je peux comprendre peut-être aussi que la justice et la police sont débordées d'affaires, peut-être qu'ils manquent de moyens comme les hôpitaux et les écoles, mais je pense qu'il faut prendre tout de suite la mesure."
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