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"Si on veut s'en sortir, il nous faut ces indemnisations" : producteurs de foie gras et élus se mobilisent dans les Landes

Les éleveurs de canards et de poulets des Landes se sont rassemblés samedi matin à Castelnau-Chalosse (Landes), en compagnie d'élus locaux, pour réclamer à l'État l'indemnisation intégrale des pertes générées par la grippe aviaire.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Les éleveurs landais s'étaient déjà mobilisés, le 12 septembre 2017, en bloquant des ronds-points. (MAXPPP)

Près de 600 gaveurs de canards et élus landais ont manifesté, dans la matinée du samedi 7 octobre, à Castelnau-Chalosse dans les Landes. Les agriculteurs réclament de nouvelles indemnisations pour un secteur qui peine à se remettre de deux crises successives liées à la grippe aviaire.

Il faut indemniser toutes les pertes

François Lesparre
président de la FDSEA des Landes

à franceinfo

La Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles des Landes s'est mobilisée pour l'occasion. Son président, François Lesparre, n'a pas oublié de rappeler la situation, au micro de franceinfo : "Au mois de février dernier, quand on a vu que le virus était hyper virulent et qu'il se propageait à vitesse grand 'V', on a dit : pas de mesurettes. Il faut supprimer plus massivement des animaux pour que le virus ne puisse plus se reproduire."

Cette décision a eu des conséquences sur les élevages. "Aujourd'hui, nous n'avons plus de canetons et de poussins pour redémarrer massivement la production", a expliqué le syndicaliste. Selon lui, "l'État ne pouvait pas ignorer que les pertes indirectes allaient se produire", a affirmé François Lesparre.

Les indemnisations comme seul moyen de survie

Jean-Michel Duleau élève et gave normalement 20 000 canards par an dans les Landes. Cette année, son activité redémarre très doucement à cause du manque de canetons. "Si on veut s'en sortir, il nous faut impérativement ces indemnisations", a indiqué l'éleveur à franceinfo. Pour le moment, Jean-Michel Duleau a reçu "simplement l'indemnisation des canards qui ont été euthanasiés en février et après rien."

Les échéances arrivent et l'agriculteur doit y faire face : "Là, on a des prêts qui sont décalés en fin d'année. On a toutes les charges sociales et d'assurances qui sont décalées à la fin de l'année. Et donc soit on saute le mur, soit on rentre dedans." 

Dans cette galère, Jean-Michel Duleau n'est pas seul. "On est quatre sur l'exploitation, aujourd'hui sans trésorerie sans salaire", a-t-il alerté. "On ne peut pas continuer comme ça", a regretté l'éleveur. D'une exploitation qui était viable et qui ne demandait rien à personne, on se retrouve à devoir peut-être partir travailler à l'extérieur", a-t-il conclu.

"Il y a la parole de l'État, cette parole doit être tenue", Boris Vallaud, député PS des Landes

Lors de cette manifestation, des élus se sont déplacés pour soutenir les acteurs de la filière avicole. Boris Vallaud, député socialiste de la 3e circonscription des Landes, s'est rendu sur place. "Je sens de la colère, de la désespérance. [Les éleveurs] ne veulent pas croire que le gouvernement ne tiendra pas les promesses que l'État a faites", a-t-il déclaré à franceinfo.

Boris Vallaud n'a pas hésité à interpeller le gouvernement à cette occasion. "De l'argent, quand je regarde le projet de budget pour 2018, on sait en trouver, alors peut-être pas pour les agriculteurs", a lancé le député, avant de signaler que "ce qui est demandé, en réalité, ce sont des sommes extrêmement modiques par rapport à la suppression de l'ISF par exemple".

L'élu socialiste est aussi revenu sur la place de l'Union européenne dans cette crise : "L'Europe ne nous a pas entravés. A chaque fois qu'on a eu besoin de son accord nous l'avons obtenu." Boris Vallaud a souhaité que "le gouvernement ne se cache pas derrière la question européenne et prenne ses responsabilités. On sera à ses côtés, y compris s'il faut aller convaincre l'Europe".

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