"Les choux sont en train de crever" : dans l'Eure, la sécheresse fait des ravages chez les agriculteurs et les maraîchers
La sécheresse se fait ressentir dans 81 départements depuis le début de l'été en France. Des restrictions d'eau ont été décidées dans 71 d'entre eux, comme dans l'Eure, où la situation est critique.
La sécheresse touche pratiquement toute la France cet été. Au total, 81 départements sont affectés par un manque d'eau, dont 71 ont pris des arrêtés pour limiter l'usage d'eau. Selon les endroits, les situations peuvent être critiques. C'est notamment le cas dans l'Eure, où les secteurs de Louviers et de Val-de-Reuil sont particulièrement touchés. Le niveau des nappes phréatiques du nord du département, à la limite de la Seine-Maritime et de Rouen, est anormalement bas. À Martot, tout près d'Elbeuf, Yves Labiffe, maraîcher, regarde mourir ses plantations : "On n'a plus d'eau pour remonter les enrouleurs. Les choux sont en train de crever." À quelques centaines de mètres, Marjorie travaille jours et nuits sur ses légumes. "Avec les restrictions d'eau, nous ne pouvons arroser que de 20h à 6h du matin. Donc on travaille plus, puisqu'il faut vérifier les enrouleurs la nuit", explique-t-elle.
Des maïs quatre fois plus petits que la normale
Il n'y a pas que les maraîchers qui sont touchés par le manque d'eau. Sur le secteur de Criquebeuf, Jérôme Canival inspecte ses champs de maïs : "Les épis font 40 centimètres. C'est du maïs qui va avorter, cela veut dire qu'il ne fera pas de pomme, donc pas de fertilité. C'est à se demander s'il faut le maintenir en culture ou pas." Dans une parcelle voisine, irriguée, le maïs atteint largement les deux mètres.
Les jardins familiaux ne sont pas épargnés. Thérèse, une retraitée, le constate tous les jours. "Ça donne mais moyen. D'habitude, tous les deux jours, on est obligé de cueillir les haricots. Là, ce n'est que tous les trois jours". À Louviers, l'agglomération surveille de près le niveau d'eau des bras de l'Eure qui traversent la ville. Sans cette surveillance, les constructions pourraient se fissurer.
Les constructions sont toutes en bord de rivière. Elles sont sur pilotis donc on est obligé d'éviter l'asséchement
Philippe Crou, directeur des services techniques de Louviersà franceinfo
La sécheresse touche aussi le terrain de foot à La Haye-Malherbe. Etienne Canival, président du Racing Club Malherbe Suville, désespère : "L'herbe dessèche. Si la météo ne nous aide pas, on va se retrouver sur un terrain de terre. Il faudrait des années pour récupérer un bon terrain de foot." Les autres années, cette herbe jaunie se constate plutôt vers la fin du mois d'août.
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