Sécheresse : "C'est un mois et demi de pluie qui nous manque aujourd'hui" pour les cultures d'automne, alerte la FDSEA du Maine-et-Loire
La sécheresse, qui touche actuellement 15 départements, pourrait avoir un impact sur les productions de l'automne prochain, selon la FDSEA du Maine-et-Loire.
"Avec des fortes températures cette semaine, on commence à toucher le potentiel rendement des cultures d'automne", a alerté lundi 9 mai sur franceinfo Emmanuel Lachaize, agriculteur, président de la Fédération départementale des syndicats d'exploitants agricoles (FDSEA) du Maine-et-Loire, alors que 15 départements français sont touchés par la sécheresse, dont dix ont dépassé le seuil d'alerte. Cette sécheresse pénalise notamment "les productions d'automne, comme les céréales, comme les colzas, qui auraient grand besoin de pluies significatives". Sur le département du Maine-et-Loire, "c'est un mois et demi de pluie qui nous manque aujourd'hui", précise Emmanuel Lachaize.
franceinfo : Comment cette sécheresse se traduit-elle pour les agriculteurs dans le Maine-et-Loire ?
Emmanuel Lachaize : Nous allons aborder le quatrième arrêté de restriction d'usage, aussi bien pour les particuliers que pour les usages agricoles. Tous les bassins ne sont pas tous en alerte. Certains sont en vigilance, d'autres ne sont pas touchés parce que les seuils ne sont pas atteints. Pour les bassins qui sont touchés par les restrictions d'usage agricole, cela pose des réelles difficultés pour les exploitations agricoles. Nous sommes dans la pleine période de semis des productions de printemps. Mais cela pénalise aussi les productions d'automne, comme les céréales, comme les colzas, qui auraient grand besoin de pluies significatives. Avec des fortes températures cette semaine, on commence à toucher le potentiel rendement de ces cultures d'automne.
Que vous imposent ces décrets de restriction d'usage ?
On a plusieurs bassins, 12 en eaux superficielles, 14 en eaux souterraines. Certains sont en alerte. Cela veut dire qu'il n'y a la possibilité d'irriguer que la nuit. Pour certains exploitants cela peut être contraignant en pleine période de semis pour ceux qui n'avaient pas anticipé les semis de printemps. Sur le département, il nous manque 65 mm depuis le début de l'année. Grosso modo, c'est un mois et demi de pluie qui nous manque aujourd'hui dans le département. Certains exploitants s'adaptent en disant 'attendons de semer', en espérant que la pluie arrive dans quelques semaines. Mais Météo France nous indique qu'on ne devrait pas avoir de pluies significatives d'ici la fin du mois de mai.
Quelles peuvent être les conséquences pour les récoltes et les consommateurs ?
Il est peut-être trop tôt pour dramatiser les choses. On a connu 2016 et 2021 où l'on était quasiment dans la même situation et où l'on a eu des pluies à partir de juin puis en juillet et août. Par contre, si la situation continue à s'aggraver telle qu'elle est partie comme aujourd'hui, forcément cela aura des impacts sur les rendements, sur des productions qui ne pourront pas aller jusqu'à produire leurs fruits. Cela veut dire moins de produits. Dans le contexte international et le contexte européen, cela aura un effet amplificateur si nous avons des accidents climatiques sur certaines zones de France.
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