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Face à l’agriculture intensive, Benoît Biteau a développé un modèle alternatif

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Brut : Benoît Biteau
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Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Une agriculture alternative respectueuse de la biodiversité et de l’environnement, c’est possible. Le "paysan résistant" Benoît Biteau en est persuadé et il le montre tous les jours dans sa ferme.

 

"À l’impasse du modèle agricole dominant, il y a des alternatives intéressantes." Benoît Biteau est persuadé qu’une autre agriculture est possible. Devenu agriculteur à 40 ans, il a repris la ferme familiale basée sur un modèle intensif et l’a complètement transformée.

Pour lui, une agriculture responsable c’est "une agriculture qui sait préserver les capacités des deux terres." D’une part, "la terre avec un petit 't', celle que nous les paysans on peut prendre dans nos mains, il faut préserver ses capacités à produire et ce n’est pas en apportant des pesticides, des engrais de synthèse qu’on y arrivera." Et d’autre part, "préserver la Terre avec une grand 'T', ça convoque la notion de changement climatique, par exemple, qui nous porte tous et qu’on doit préserver pour espérer continuer, nous l’humanité, à avoir de l’avenir sur cette planète.'

Des solutions agronomiques respectueuses de la biodiversité

Benoît Biteau prône le respect de la biodiversité des espèces animales et des semences. Concrètement, l’agriculteur a essayé de mettre en place des "solutions agronomiques qui font référence à l’agro-écologie, à la permaculture, au bon sens paysan." Sur le maïs par exemple : "Je continue d’en faire mais avec des semences que je sélectionne moi-même, j’arrête l’irrigation, les engrais de synthèse, les pesticides, le labour, je plante des arbres, je fais du semis direct sous couvert, je suis en mélange de cultures." Toutes ces solutions, "amenées en même temps pour répondre à ce que je ne voulais plus faire, apportent des résultats complètement intéressants", affirme-t-il. 

D’autre part, Benoît Biteau estime que la science doit être mise au profit de la nature et ne pas aller à son encontre. Lui-même utilise du matériel "qui bénéficie de l’avancée de la science, du matériel très performant" et a réussi à trouver le bon compromis : "Je fais avec des pratiques modernes ce que faisaient mes grands-parents, c’est-à-dire que j’ai gardé le bon sens paysan de mes grands-parents qui étaient nés au 19ème siècle, avec les mêmes logiques que les leurs sauf que je les aient modernisées pour effacer la pénibilité du travail et donc apporter des réponses."

Avec ces logiques-là, "on pourrait nourrir 12 milliards de personnes à la surface de la planète"

Face aux détracteurs, l’agriculteur défend farouchement son modèle : "Nous dire que le modèle que je défends est un modèle qui va affamer la planète parce que moins productif, c’est du mensonge. En réalité, en adoptant toutes ces logiques agronomiques, on est sur des niveaux de production qui sont au moins équivalent à l’agriculture intensive voire plus productifs."

Selon lui, "quand on démultiplie des modèles qui ressemblent à ce que moi j’ai développé et qu’on les transpose dans les pays du Sud, on a des réponses redoutables. Avec ces logiques-là, et les scientifiques en font la démonstration, on pourrait nourrir 12 milliards de personnes à la surface de la planète." C’est ce pourquoi il a choisi d'être agriculteur et pourquoi il se bat aujourd’hui : "J’ai choisi de produire pour nourrir l’humanité à ma modeste échelle et je ne veux pas être à côté de cette ambition-là."

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