: Vidéo Arthur Sadoun, patron de Publicis, veut briser le tabou de la maladie au travail
“Ce cancer, c'est ce qu'on appelle l'HPV, le papillomavirus.” En mars, Arthur Sadoun apprend qu’il est atteint d’un cancer. Patron du groupe Publicis, grande entreprise en communication, il a fait le choix de ne pas cacher sa maladie à ses collaborateurs. “En fait, il s'est passé un truc vraiment très fort, en réalité, c'est que quand j'ai envoyé mon film interne pour expliquer à l'ensemble de mes collaborateurs que j'avais eu ce cancer et qu'il allait falloir que je reste à Paris et que je fasse un traitement préventif, j'ai commencé à recevoir, mais des centaines, puis des milliers de témoignages de gens de Publicis et puis de gens extérieurs à Publicis après, parce que c'est devenu viral, et au fond, ils me disaient tous la même chose”, explique-t-il.
“Ils me disaient : merci pour votre transparence, on a entendu ces quatre mots très difficiles, ‘vous avez un cancer’, pour nous, pour notre frère, pour notre sœur, pour notre femme, pour notre mari”, ajoute-il. “Et à chaque fois, après avoir eu peur pour notre vie, on a eu peur pour notre travail. On a eu peur de le perdre, on a eu peur de ne plus pouvoir progresser, on a simplement eu peur de ne plus être au niveau et de décevoir les uns et les autres.”
“On a tous une responsabilité pour aider tous ces gens qui souffrent”
Mais pour lui, cela n’est pas normal que ce tabou existe. “J'ai trouvé ça, mais absolument inacceptable. La détresse de ces gens, alors qu'une fois de plus, on doit tous être là pour soutenir les gens qui sont malades et particulièrement sur le lieu de travail, m'est apparue comme insupportable.”
Il a alors créé Working with Cancer, une initiative soutenant les employés touchés, et leur permettant de garder une vie professionnelle. “S'il y a une personne sur deux dans sa vie qui va être atteinte par un cancer, ça veut dire qu'on va tous vivre avec le cancer et qu'on va tous travailler avec le cancer. (...) Mais ça veut dire qu'il y a plein de gens, et plus de gens, et tant mieux qui vont vivre encore des décennies avec le cancer, et beaucoup d'entre vous, hélas, en feront partie. Donc on a tous une responsabilité pour aider tous ces gens qui souffrent, et pour l'avoir vécu, le soutien qu'on vous apporte, c'est 50 % de la guérison. On a tous une responsabilité.”
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