Cet article date de plus de dix ans.

Christine et Audrey, télétravailleuses, témoignent

Christine Auffrey (47 ans) et Audrey Ehni (33 ans) racontent leur expérience du télétravail
Article rédigé par Francetv Emploi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4 min

 Christine Auffrey (47 ans) et Audrey Ehni (33 ans) ont choisi toute deux de télétravailler. La première, femme de marin, installée près de Brest est télésecrétaire. La seconde, jeune maman, vit près de Mulhouse et réalise à distance des travaux d'infographie, de traduction et de secrétariat. Elles sont venues au télétravail pour des raisons différentes, mais toutes deux plébiscitent l'indépendance qu'il procure.

Pourquoi avez-vous décidé de vous lancer dans le télétravail ?

Christine : "L'idée m'est venue il y a trois ans. J'avais 20 ans d'expérience dans le secrétariat commercial. J'avais alterné CDI, CDD et beaucoup de missions d'intérim, au fil des mutations de mon mari qui travaille dans la marine. J'ai donc côtoyé de nombreux patrons et toujours travaillé sous les ordres de quelqu'un. Je rêvais de devenir indépendante. Lorsque nous nous sommes installés définitivement à Brest, je me suis donnée le temps de réfléchir à ce que je voulais vraiment faire et naturellement, j'ai pensé à une activité de secrétaire libérale."Audrey : "C'était il y a deux ans. Je venais de démissionner après mon congé de maternité. Je n'avais plus envie d'intégrer cette grosse entreprise où je me sentais comme une fourmi et où j'avais eu des démêlés avec mon patron parce que j'étais tombée enceinte. Je n'avais pas envie non plus de faire garder mon bébé par quelqu'un d'autre. J'avais apprécié au début de ma carrière de travailler dans une petite structure, d'être à la fois au four et au moulin, et je me suis dis que l'idéal serait de pouvoir faire la même chose, mais à mon compte et pour plusieurs clients."

Quelles furent vos démarches ?

Christine : "En faisant des recherches sur Internet sur le télétravail, j'ai découvert que l'on pouvait se former au télétravail et j'ai décidé de suivre cette téléformation organisée par le Groupe français de développement et certifiée par l'ANDT. Pendant six mois, j'ai ainsi appris l'historique et le fonctionnement du télétravail, mais surtout j'ai su quel statut juridique choisir, comment établir ma stratégie marketing et commerciale, comment gérer mon activité sur le plan comptable, etc. Sans cette formation, je n'aurais jamais pu télétravailler. Le secrétariat c'est un métier, mais le télésecrétariat c'est une autre organisation de ce métier. Et cela s'apprend."Audrey, télé travailleuseAudrey : "J'avais déjà entendu parler du télétravail, mais je ne m'y étais jamais vraiment intéressée puisque je n'étais jusqu'alors pas concernée. En cherchant sur Internet, j'ai appris que le Groupe français de développement proposait une formation au télétravail. Cela m'a séduit. Je l'ai suivi pendant six mois. J'ai notamment pu apprendre la manière de vendre une prestation de télétravail à des clients. Peu d'entre eux savent vraiment en quoi cela consiste... A l'issue de la formation, j'ai obtenu une certification avec mention très bien. Cela a été un détonateur. Je ne pouvais plus reculer."

Quels avantages et inconvénients trouvez-vous au télétravail ?

Christine : "Le télétravail me semble particulièrement bien adapté pour concilier vie familiale et vie professionnelle. Il permet de gérer son temps, son organisation, son planning. L'inconvénient, c'est que l'on peut se sentir seule devant son ordinateur, du moins les premiers temps. Pour y remédier, il ne faut pas hésiter à dialoguer avec d'autres télésecrétaires, à partager son expérience."Audrey : "On est libre, on travaille quand on veut. S'il y a un rayon de soleil, j'arrête mon ordinateur, je mets ma boîte vocale en route et j'emmène ma fille se promener. Je ne vois aucun inconvénient au télétravail. Il faut bien expliquer à l'entourage familial en quoi cela consiste sous peine d'être constamment dérangé. Bien sûr, il faut s'aménager un endroit réservé exclusivement à soi pour ne pas faire le mélange avec la vie familiale. Pour éviter le sentiment de solitude, je me suis intégrée au réseau de la Compagnie des secrétaires. Je connais ainsi pas mal de confrères et de consoeurs. On forme un noyau de personnes amies. On s'épaule et on peut même être amenés à se donner du travail en cas de surcharge."

Quelle est votre situation aujourd'hui ? Quelles prestations proposez-vous et à qui ?

Christine : "Depuis un an, je suis en portage salarial. D'ici 6 à 12 mois, lorsque ma clientèle sera devenue plus régulière, je pense sauter le pas et m'installer comme télésecrétaire libérale. Je propose des prestations courantes de secrétariat (saisie, rédaction de courrier, rapports, comptes-rendus...), une permanence téléphonique en particulier pour des médecins libéraux qui n'ont pas de secrétaire et l'organisation de réunions (réservations de salle, de d'hôtels, de billets d'avion...). Je pratique ce secrétariat essentiellement pour une clientèle de PME et j'ai baptisé mon activité Cap ouest Secrétariat."Audrey : "Cela fait huit mois que je télétravaille et que j'en vis. J'ai eu de la chance, le bouche-à-oreille a bien fonctionné. Je suis en portage salarial, je compte couper le cordon d'ici un an. Ma petite fille entrera alors en maternelle et j'aurais bâti un petit portefeuille stable de clients. Je propose des services d'infographie, de traduction de supports manuscrits ou audio en italien, espagnol, anglais, de secrétariat (saisie, rédaction de courriers), principalement pour des PME et des artisans. Je réalise également des sites Internet."Pour ou contre le télétravail ? Echangez sur le forumRédigé par Corinne DillensegerPublié le 06/11/2009 

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