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Loi Travail : ces mesures sur lesquelles le gouvernement pourrait lâcher du lest

Les organisations lycéennes et étudiantes opposées à la réforme sont reçues, mercredi 6 avril, par trois ministres.

Article rédigé par franceinfo
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Myriam El Khomri, ministre du Travail, Najat Vallaud Belkacem, ministre de l'Education nationale et Patrick Kanner, ministre de la Ville, rencontrent William Martinet, president de l'Unef, au ministere de l'Education, à propos de la loi Travail, le 6 avril 2016. (MAXPPP.)

Alors que la mobilisation contre la loi Travail entame sa cinquième semaine, le gouvernement reçoit, mercredi 6 avril, plusieurs syndicats lycéens et étudiants de gauche, opposés à la réforme. Avec l'intention de faire des concessions sur certaines mesures. Sans parler de retrait, il espère en finir avec la contestation, au lendemain d'une nouvelle manifestation contre la loi Travail.

Tout l'après-midi, Myriam El-Khomri, la ministre du Travail, Patrick Kanner, ministre de la Jeunesse et des Sports et Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l'Education, reçoivent les organisations lycéennes et étudiantes opposées à la réforme. D'ores et déjà, les ministres se disent prêts à examiner leurs "contre-propositions" "au-delà de la seule question du projet de loi Travail".

Renforcer la garantie jeune

Lancée en 2013 dans le cadre du "plan contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale", la garantie jeunes vise à accompagner les jeunes décrocheurs en "situation de précarité" vers l'emploi. Pour le moment, elle ne concerne que les jeunes âgés de 16 à 25 ans, mais le Premier ministre, Manuel Valls, a assuré mardi 15 mars "vouloir doubler le nombre de jeunes concernés en 2017".

Si ce changement a rassuré le syndicat lycéen Fage, l'Unef estime que l'extension est insuffisante et souhaite une généralisation de l'accompagnement et des moyens supplémentaires.

Maintenir une aide financière à la fin des études

Proposée par l'Unef, la proposition de poursuivre le versement des bourses quelques mois après l'obtention du diplôme et le premier emploi, sera aussi mise sur la table. "Un diplômé qui cherche du travail n’a ni RSA (revenu de solidarité active) ni allocation-chômage", assure Alexandre Leroy, le président du syndicat étudiant Fage au journal Le Monde. Il faut mettre en place une allocation spécifique et un accompagnement par des professionnels."

"Le gouvernement a quand même fait beaucoup en faveur de la vie étudiante, s’agace un conseiller ministériel au quotidien, 135 000 bourses supplémentaires et 500 millions d’euros. Ce n’est pas rien."

Surtaxer les CDD

Afin de favoriser l'accès au CDI, l'Unef propose de taxer davantage les employeurs lorsqu'ils ont recours aux CDD (notamment en leur faisant payer une cotisation chômage plus élevée). Lors de leur première rencontre avec le gouvernement le 11 mars, les syndicats de la jeunesse avaient déjà évoqué cette mesure. La ministre du Travail, Myriam El Khomri, a assuré qu'elle l'étudierait, si cela permettait d'encourager le recrutement en CDI.

Revendiquée par l'intersyndicale CGT, FO, FSU et Solidaires, cette mesure relève aussi des négociations sur l'assurance-chômage entre les partenaires sociaux, et pas directement du gouvernement.

Mettre en place une caution locative universelle 

Considérant que la précarité des jeunes n'est pas liée qu'au travail, la Fage propose d'encadrer les loyers et de renforcer l'accès aux logements sociaux des jeunes.
Selon Le Monde, la mise en place d’une caution locative universelle pour les jeunes paraît bien engagée du côté du gouvernement.

Etendre la CMU aux jeunes 

Pour remédier aux difficultés d'accès aux soins des plus précaires, le syndicat Fage propose d'étendre la Couverture maladie universelle complémentaire à tous les jeunes (CMU-C).

Le gouvernement ne s'est pas exprimé sur cette proposition. Mais lors des discussions sur l’avant-projet de loi Egalité et citoyenneté, des mesures ont été évoquées et semblent acquises : trois bilans de santé gratuits devraient être proposés à tous les jeunes de 16 ans, 18 ans et 23 ans indique Le Monde. Seul problème : "Cela coûte cher et on n’a pas de cagnotte", confie un ministre à Libération.

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