Le déficit public sera "supérieur à 5%" du PIB en 2023, reconnaît le ministre chargé des Comptes publics
Le déficit public sera "supérieur à 5%" du PIB en 2023, un niveau "plus élevé" que l'objectif de 4,9% qui avait été fixé par le gouvernement, a reconnu jeudi 21 mars sur franceinfo le ministre délégué chargé des Comptes publics Thomas Cazenave. Toutefois, il "ne confirme pas" le chiffre précis d'un déficit à 5,6% du PIB en 2023, avancé par Les Échos. "C'est l'Insee qui publie le chiffre du déficit public de 2023", évacue le ministre délégué. Ce sera chose faite mardi.
"Le déficit sera plus élevé que prévu en raison du contexte international", explique Thomas Cazenave, citant "le ralentissement chinois, la guerre en Ukraine" ou encore "le ralentissement de nos partenaires européens", notamment l’Allemagne. De ce fait, "on a dû revoir notre croissance". De ce "choc externe" naît "une nouvelle donne pour nos finances publiques". "Qui dit ralentissement économique (...) dit moins de rentrées fiscales, moins de cotisations sociales (...) donc le déficit sera plus élevé que prévu."
Thomas Cazenave défend l'action du gouvernement "pour s’adapter à ce nouveau contexte". "On a réduit de 10 milliards d’euros [de plus] les dépenses de l’État" en 2024, souligne-t-il. L'exécutif n'a pas fini de serrer les cordons de la bourse. Début mars, le ministre a annoncé qu'il faudra réaliser en 2025 "au moins 20 milliards d'euros" d'économies sur les budgets de l'État et de la Sécurité sociale.
Chasser la fraude
"Nous sommes au pied du mur, nous ne pouvons plus différer l'effort", a estimé la semaine dernière sur France Culture le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Au sommet de l'État, on se creuse donc la tête pour trouver des économies. Voilà pourquoi Emmanuel Macron a reçu ministres et cadres de sa majorité, mercredi soir à l'Élysée. "Il n'est pas écrit, ce budget [2025]", assure Thomas Cazenave, qui faisait partie des convives. "J'attends les propositions de la majorité et des oppositions", lance-t-il.
Sur les impôts, la position du président n'a pas changé : il refuse toute nouvelle hausse. "Avant de parler d’augmentation d’impôt", il faut d'abord voir si "on recouvre bien tous les impôts", pointe Thomas Cazenave. Il ne ferme pas la porte à une mise à contribution des collectivités locales. "Quand vous avez une nouvelle donne, il faut que tout le monde l'entende, y compris les élus locaux", dit-il.
En revanche, il "dément catégoriquement" tout "projet de réforme, de suppression ou de rabot sur les aides personnalisées au logement [APL]. Je ne sais pas d’où cette information est venue", s'indigne-t-il. Les APL ont été baissées de 5 euros par mois en 2018, au début du premier mandat d'Emmanuel Macron. "Je le traîne comme un boulet", a-t-il reconnu en novembre 2019.
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