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Brexit : "Les douaniers sont prêts à s'adapter mais ils ont un fort besoin de reconnaissance"

Alors que la grève du zèle des douaniers dure depuis plus de dix jours, la CGT Douanes réclame plus de reconnaissance et d'effectifs.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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  (THOMAS JOUHANNAUD / MAXPPP)

Les incertitudes liées au Brexit inquiètent les douaniers, en grève du zèle depuis plus de dix jours avec des contrôles renforcés qui allongent les temps d'attente dans les ports français, à la Gare du Nord ou encore à Roissy et pour les véhicules qui empruntent le tunnel sous la Manche. Mardi 12 mars, Bercy leur a proposé un coup de pouce de 14 millions d'euros, mais la proposition a été rejetée par la quasi-totalité des syndicats.

Pour Manuela Dona, secrétaire générale de la CGT Douanes et invitée de franceinfo mercredi, "les douaniers sont prêts à s'adapter [au Brexit, ndlr], mais ils ont un fort besoin de reconnaissance et un fort besoin d'effectifs". Selon elle, les douaniers ont rejeté l'aide du gouvernement parce qu'ils la trouvent "nettement insuffisante", avant d'ajouter que "le ministre et le directeur général n'ont pas compris la mesure de la colère qui s'est installée sur ce territoire".

De l'usure des douaniers

"On demande surtout une reconnaissance. Les douaniers ont gardé en ligne de mire ce qui a été donné aux policiers il y a quelques mois. Les douaniers n'ont plus aucune reconnaissance depuis trop longtemps, avec les missions de lutte anti-terroriste, de sûreté pour le tunnel sous la Manche, etc. Cela fait bien longtemps que les revalorisations ont été abandonnées", a expliqué Manuela Dona.

Je crois que c'est 25 ans de saturation et d'usure, 6 000 suppressions d'emplois, qui font aujourd'hui que le Brexit est probablement la goutte d'eau qui fait déborder le vase.

Manuela Dona

à franceinfo

Les douaniers prêts malgré tout

Concernant le Brexit, la secrétaire générale de la CGT Douanes a assuré ne rien "redouter". "On s'adapte à toutes les réformes, on sera prêt", a estimé Manuela Dona, "on a ouvert toutes les frontières en 1993 et on n'est pas habitué à l'exercice de la fermeture de la frontière. À partir de la date que les Anglais voudront bien déterminer eux-mêmes, il faudra considérer que l'Angleterre devient un pays tiers, donc il y aura des formalités de dédouanement, des contrôles de marchandises qu'on n'avait pas l'habitude de faire avec l'Angleterre puisqu'on avait une libre circulation des marchandises. Ce sera évidemment beaucoup plus de travail ! Et l'effectif qu'on nous met en plus est largement sous-calibré. La mise en œuvre pour la fin du mois est très compliquée." "Les douaniers sont prêts à s'adapter mais ils ont un fort besoin de reconnaissance et un fort besoin d'effectifs", a-t-elle ajouté.

Manuela Dona a précisé que le mouvement de grève du zèle, qui se caractérise par une "application stricte des règlements" se poursuivrait dans les jours à venir. Le syndicat CGT Douanes demande des effectifs d' "au moins 20 000 douaniers contre 17 000 aujourd'hui", a précisé Manuela Dona.

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