Bois : razzia chinoise sur le chêne français
Les Chinois font main basse sur le chêne français. Les arbres sont vendus sur pied et partent directement en Asie sans passer par les scieries françaises, qui déplorent un manque à gagner.
Le chêne, l'essence la plus noble de la forêt française. Depuis quatre ans, la demande est en progression, mais surtout, la Chine achète de plus en plus de chênes français : 350 000 mètres cubes sur les 2 millions produits en France. Samuel Deschaumes a repris et modernisé la scierie familiale. Il demande un frein à ces exportations vers la Chine. Samuel Deschaumes a investi près de 3 millions d'euros pour fabriquer du sur-mesure : des gammes de parquets, des plans de travail. Les carnets de commandes de l'entreprise sont pleins, mais les stocks de matière première sont au plus bas.
Une demande extérieure qui fait bondir les prix
Il va à toutes les ventes de bois pour trouver du chêne. Comme ici, dans cet ancien moulin près de Bourges (Cher). Une vente organisée par une coopérative qui représente 12 000 propriétaires. Les lots de chêne mis en vente sont des petits bois. Les acheteurs placent leur offre dans cette corbeille. C'est Parquet Nature France, l'entreprise de Cédric Bertrand. Il achète pour le marché chinois. Sur les 2 600 mètres cubes vendus ce jour, près de la moitié sera exportée. Un appétit chinois qui a des conséquences sur l'emploi en France. Si les propriétaires vendent aux Chinois, c'est parce que ces derniers sont preneurs de ces arbres de taille moyenne, que la France n'arrive pas toujours à valoriser. Résultat : les abattages, mais aussi les prix, sont repartis à la hausse. En trois ans, ils ont augmenté de 60%. Des hausses de prix qui menacent la pérennité de la scierie française, mais elles permettent en revanche aux propriétaires de régénérer une forêt vieillissante. Il faudrait en effet planter deux fois plus d'arbres qu'on ne le fait actuellement.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.