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À l'usine PSA de Vesoul, les syndicats signataires de l'accord sur la fin des 35 heures défendent leur position

Force ouvrière et la CFTC, deux des trois signataires, ont tenu à défendre leur position, vendredi sur franceinfo, après la dénonciation de l'accord sur la fin des 35 heures à l'usine PSA de Vesoul (Haute-Saône) par la CGT.

Article rédigé par franceinfo
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L'entrée du site PSA de Vesoul (Haute-Saône). (GOOGLE STREET VIEW / FRANCEINFO)

"Une signature pour l'avenir." Parmi les syndicats présents au sein du groupe PSA, tous ne partagent pas la vision du délégué central de Force ouvrière, Christian Lafaye. L'accord entre trois syndicats (FO, CFTC et CFE-CGC) et le constructeur automobile sur la fin des 35 heures à l'usine de Vesoul (Haute-Saône), signé jeudi 14 juin, "est véritablement une honte", réagit Jean-Pierre Mercier, délégué central CGT du groupe PSA, vendredi sur France Bleu Besançon.

Nous sommes entrés dans l'air de la co-construction. Certains partenaires sociaux ne l'ont pas complètement compris.

Christian Lafaye

à franceinfo

"Le monde du travail change", estime Christian Lafaye, qui dénonce, sans les nommer, certains syndicats opposés. L'un des signataires de l'accord poursuit en expliquant que "ceux qui ne l'ont pas vu sont complètement aveugles, mais il y a le monde syndical qui change aussi. Aujourd'hui, on ne peut plus travailler sur le plan social comme on travaillait dans les années 40". Du côté de la CFTC, la mise en cause est plus franche. "La CGT fait du jusqu’au-boutisme et politise plus les ordonnances Macron que le fait de vouloir se réformer sur l’établissement de Vesoul", lance Jean-Paul Guy, délégué syndical de l'usine.

Les contreparties de l'accord

A contrario du constat de la CGT, cet accord est un "acte courageux", estime Christian Lafaye. Le délégué central de Force ouvrière explique que "le salaire va augmenter de 3,1%. C'est une compensation. Vous avez raison de dire qu'il y a une partie qui est moins indemnisée que le reste, forcément. Gratuit, je ne veux pas le dire", mais "les heures supplémentaires vont être majorées de 40%".

Jean-Paul Guy poursuit l'énumération : "L'embauche de 80 salariés, l’absence d’externalisation à l’avenir, la poursuite en interne PSA de l’activité transférée d’un magasin qui va arriver au mois d’octobre, un plan de transformation et d’investissement sur le site." Pour autant, le délégué syndical CFTC de l'usine reconnaît que "la hausse du taux de base n’est certes pas suffisante, à 3,1%, mais c’était la contrepartie salariale à faire".

Pas d'effet domino selon les deux syndicats

À la question ne craignez-vous pas un effet domino ? La réponse est simple : "Ce n'est absolument pas envisageable parce que là on est sur une plateforme logistique et les autres établissements où nous fabriquons des automobiles ne sont absolument pas dans le même contexte" économique, explique Christian Lafaye.

L'argument utilisé est le même du côté de la CFTC. Jean-Paul Guy indique que le site de Vesoul "est à part des autres usines, qui n’ont pas le même degré de performance, qui, elles, ont déjà vécu des accords pour se réformer avec des mono lignes et qui ont déjà vécu beaucoup de transformations depuis un certain temps".

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