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Ce que la baisse des taux de la BCE va changer

Il s'agit d'une "décision unanime", a expliqué le nouveau président de la BCE, Mario Draghi. Son principal taux directeur passe de 1,5% à 1,25%. La Bourse de Paris a réagi en accélérant brutalement le rythme. 

Article rédigé par franceinfo
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Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, à Francfort (Allemagne), le 3 novembre 2011. (ALEX DOMANSKI / REUTERS)

L'abaissement des taux de la Banque centrale européenne (BCE) est "une décision unanime". L'Italien Mario Draghi l'a précisé jeudi 3 novembre lors de sa première conférence de presse en tant que nouveau président de l'institution, avant de se rendre à Cannes (Alpes-Maritimes) pour participer au sommet du G20. Il s'est exprimé peu après le passage du principal taux directeur de la BCE à 1,25 %, contre 1,5 % précédemment.

En réaction, la Bourse de Paris, qui avait commencé dans le rouge jeudi matin, a immédiatement rebondi. Les valeurs bancaires se sont envolées, BNP Paribas prenant par exemple plus de 10 %.

• Qu'est-ce que le principal taux directeur de la BCE ?

C'est l'outil central dont dispose l'institution monétaire européenne pour influer sur l'octroi de crédits et contrôler l'évolution des prix en zone euro.

En fait, comme un particulier, une banque peut renégocier un crédit à de meilleures conditions et obtenir un taux plus intéressant. Dans ce cas, elle doit payer un intérêt à la Banque centrale de son pays. Pour les pays de la zone euro, cet intérêt est calculé d'après le taux en cours à la BCE. Les banques répercutent ensuite, en principe, cette somme sur les intérêts des crédits qu'elles accordent à leurs clients.

Ainsi, plus le taux de la BCE est bas, plus le coût du crédit a de chances d'être bon marché. En théorie, cela favorise la croissance. A l'inverse, une hausse du taux du crédit permet théoriquement de ralentir la demande et donc d'éviter une surchauffe de l'économie, génératrice d'inflation.

• Quelles seront les conséquences de cette baisse ?

Les banques vont pouvoir emprunter de l'argent à des taux plus intéressants. Une bouffée d'oxygène dans un contexte difficile où elles sont menacées par un défaut de paiement de la Grèce. 

Mais la décision de la BCE est surtout symbolique. "Abaisser le taux directeur d'un quart de point, c'est très faible et cela ne change pas grand-chose, explique Benjamin Carton, économiste au Centre d’études prospectives et d’informations internationales (Cepii), interrogé par FTVi. Cette décision est surtout un signal fort : la BCE montre que dans le contexte économique actuel, difficile, elle ne rajoute pas de l'huile sur le feu. Au contraire, elle rassure les marchés financiers et soutient les acteurs bancaires. Les surprises ne sont pas dans les habitudes de la BCE. 'On ne laissera pas les choses se dégrader', a voulu dire l'institution."

• Quand la BCE change-t-elle ses taux directeurs ?

Le taux directeur idéal de la Banque centrale européenne est fixé à un peu moins de 2 %. Jeudi, il est descendu à 1,25 % et s'en éloigne donc un peu plus.

La BCE n'avait pas baissé ce taux depuis mai 2009, où il était à son plus bas niveau historique, à 1 %, en raison de la crise financière. Il est resté ainsi pendant près d'un an avant que la BCE ne le relève en avril 2010 à 1,25 %, puis en juillet à 1,5 %. Depuis le lancement de l'euro le 1er janvier 1999, la BCE a modifié ses taux 34 fois (18 hausses et 16 baisses). 

L'institution a également abaissé de 0,25 point ses deux autres taux directeurs : le taux de dépôt au jour le jour, qui est désormais de 0,5 % contre 0,75 % précédemment, ainsi que son taux de prêt marginal, passé à 2 % contre 2,25 % auparavant.

• Une nouvelle baisse du taux directeur est-elle possible d'ici peu ?

Jeudi, Mario Draghi a appelé les gouvernements de la zone euro à ne pas trop compter sur la BCE pour résoudre la crise de la dette, notamment en ce qui concerne les rachats de dette publique de pays en difficulté, effectués à contrecœur par l'institution monétaire. Il a souligné que c'était le rôle du Fonds européen de stabilité financière (FESF).

"Mais il n'est pas impossible que dans deux mois, Mario Draghi revienne sur ce fondement de la BCE, si la récession s'accentue dans la zone euro d'ici la fin de l'année, analyse Benjamin Carton. Dans ce cas, la BCE pourrait à nouveau baisser ses taux d'intérêts"

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