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Bonus : Sarkozy monte au créneau

Nicolas Sarkozy reconvoquera les banquiers le 25 août et les presse dès à présent de répercuter les baisses des taux
Article rédigé par France2.fr
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Les banquiers, convoqués par Matignon. (© F2)

Nicolas Sarkozy reconvoquera les banquiers le 25 août et les presse dès à présent de répercuter les baisses des tauxNicolas Sarkozy reconvoquera les banquiers le 25 août et les presse dès à présent de répercuter les baisses des taux

La demande leur a été faite lors d'une réunion à Matignon avec les services du Premier ministre, réunion consacrée également aux pratiques de rémunération des professionnels de marchés.

Les principaux acteurs du secteur ont eux profité de l'occasion pour, de nouveau, clamer leur bonne foi.

Le chef de l'Etat s'est invité vendredi, depuis le cap Nègre, au débat, voire la polémique, sur la question des rémunérations pratiquées dans les banques. Il a d'ores et déjà annoncé la couleur, lors de la réunion du 25 août, il entend faire le point" sur le respect des engagements pris "à l'occasion de la crise financière".

Dans le même temps, il demande au gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer, "d'appliquer avec fermeté les règles en vigueur, notamment en matière de rémunération".

"La France est déterminée à faire du respect de ces règles par toutes les places financières mondiales, l'un des enjeux du G20 de Pittsburgh en septembre prochain", affirme l'Elysée, qui précise que Nicolas Sarkozy a prévu d'écrire en ce sens à la fin du mois à tous ses collègues du G20.

Autre annonce censée calmer le jeu, "le gouvernement a demandé aux banques d'accentuer l'assouplissement des conditions de crédit en veillant à ce que les entreprises et les ménages bénéficient pleinement et sans délai des conditions de financement plus favorables", écrit l'Hotel Matignon.

"Il est particulièrement important que les PME puissent en cas de difficulté, bénéficier pleinement des souplesses" que permet la mise en place du Médiateur du crédit. Il a été demandé à ce dernier de faire part au gouvernement "avant le 15 septembre des dossiers présentant des difficultés particulières".

Les banquiers se défendent

Interrogé à la sortie de la réunion à Matignon, le directeur général de BNP Paribas, Baudouin Prot, s'exprimant au titre de la Fédération bancaire française (FBF), dont il prendra la présidence en septembre, a défendu les pratiques des établissements hexagonaux, affirmant que ceux-ci avaient déjà pris les mesures nécessaires pour que "rien ne soit plus comme avant la crise" en matière de rémunération variable.

"Nous avons décidé d'appliquer les règles du G20", préconisées début avril à l'issue d'un somment sur la crise financière et "il va de soi que nous sommes totalement prêts à ouvrir nos livres pour que la Banque de France exerce son contrôle", a-t-il ajouté.

Le gouverneur de la Banque de France a pour sa part donné quitus à la BNP, estimant que le fait de provisionner un milliard d'euros pour les bonus de ses équipes était "conforme aux règles" du G20.

MM. Noyer et Prot ont par ailleurs réaffirmé la nécessité que ces règles soient également adoptées par les banques étrangères, sans quoi les établissements français auraient du mal à garder dans leurs rangs les traders les plus performants.

A l'issue d'une réunion à Matignon, la Fédération bancaire française (FBF) a par ailleurs indiqué que les encours de crédits accordés par les banques françaises ont augmenté globalement de 3,5% sur un an pour les particuliers et les entreprises.

Dans le détail, les crédits aux ménages s'élevaient à 955 milliards d'euros à fin juin, en augmentation de 4,4% sur un an, les prêts immobiliers ayant pour leur part cru de 5% sur la même période.

Les crédits aux entreprises ont également progressé, de 2,4% à 772 milliards d'euros. Cette hausse globale de 3,5% est "supérieure à celle constatée dans la zone euro", souligne la fédération. Les taux d'intérêt sont eux orientés à la baisse, que ce soit pour les crédits immobiliers (moins de 4%) ou pour ceux aux entreprises (3,4%).

Le PS ironise

Le secrétaire national du PS à l'économie Michel Sapin, a qualifié de "réunion de l'inaction et du commentaire". "On en est toujours au même point: des mots, des recommandations, des engagements, là où il faudrait de la régulation", a déploré le député de l'Indre.

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