"Gigafactory" dans le Pas-de-Calais : "Au bout de l'année 2024, on aura produit une quantité" de batteries "permettant d'équiper 200 000 voitures", assure le PDG d'Automotive Cells Company
"Au bout de l'année 2024, on aura produit une quantité de batteries permettant d'équiper 200 000 voitures", a indiqué ce mardi sur franceinfo Yann Vincent, directeur général d’Automotive Cells Company (ACC) la première "gigafactory" française de batteries pour l’automobile, détenue par Stellantis, Total et Mercedes qui lance sa production dans le Pas-de-Calais. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a inauguré ce mardi l'usine située entre Douvrin et Billy-Berclau qui comptera à terme 2 000 salariés. L’objectif est d’équiper, d'ici à 2030, 500 000 voitures en batteries électriques.
franceinfo : Avez-vous l'impression de vivre la bascule d'une industrie automobile ?
Yann Vincent : Ce projet est né en août 2020 et effectivement, aujourd'hui, c'est la première concrétisation industrielle d'importance avec cette usine qui va commencer à produire cet été et qui va livrer ses premiers clients à la fin de l'année. C'est effectivement une technologie qui est complètement nouvelle, complètement en rupture. On a une activité chimique importante pour fabriquer les électrodes. On a ensuite une activité mécanique aussi importante pour assembler ces électrodes à l'intérieur d'une batterie. Et puis enfin, ce que l'on appelle la formation électrique, qui est quelque chose que l'industrie automobile ne connaît absolument pas, qui est le moment où l'on donne vie à la batterie. On lui permet d'aller ensuite sur la voiture.
Quand l’usine pourra fournir à grande échelle ?
À grande échelle, c'est dès la fin de cette année avec une montée en cadence qui, évidemment, va prendre quelques mois tout au long de l'année 2024. Au bout de l'année 2024, on aura produit, une quantité permettant d'équiper 200 000 voitures.
Vous allez rester dépendant de la Chine pour obtenir les métaux stratégiques qui permettront de fabriquer ces batteries. Comment allez-vous sécuriser l’approvisionnement ?
Nous cherchons évidemment à diversifier, à sécuriser notre approvisionnement, à faire en sorte qu’aussi loin que nous puissions le faire, nous ayons des garanties d'approvisionnement. Ces garanties, nous les obtenons, d'une part, en nous appuyant sur nos clients qui eux-mêmes ont des contrats directs avec un certain nombre de mines. Nous nous appuyons sur notre fournisseur chimique pour garantir qu’à tout moment, nous aurons les quantités de matière nécessaires.
Votre usine aura besoin de beaucoup d’électricité. C’est un autre point de fragilité ?
Nous sommes une industrie qui est effectivement très gourmande en termes d’électricité. Nous travaillons sur nos process pour réduire ce niveau de consommation. Nous travaillons aussi avec les États dans lesquels nous opérons, de manière à ce que le coût unitaire de cette électricité soit le plus faible possible et puisse nous protéger, pour être moins dépendants des fluctuations. Nous avons bon espoir d'obtenir ces garanties.
Combien de salariés de la Française de Mécanique, située également sur Douvrin, vont être repris par ACC ?
Nous avons construit notre usine sur le site de Billy-Berclau - Douvrin, sur le site de la Française de Mécanique, très précisément parce que nous anticipions le problème de décroissance des moteurs thermiques. Stellantis a apporté une solution totale, ou partielle peut-être, aux problèmes qui n'auraient pas manqué d'arriver d'ici quelques années. Si ACC ne s'était pas installé là, nous avions la même situation qu'avait Bridgestone avec la fin du moteur thermique. Nous irons au-delà des 400. Nous sommes très ouverts pour recruter des gens de la Française de Mécanique, mais nous voulons nous assurer qu'ils vont pouvoir obtenir le niveau de compétences qui vont leur permettre d'être dans l’usine. Bien sûr, la formation est un point très, très important pour leur permettre d'arriver au niveau requis. Mais les portes sont ouvertes.
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