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Vidéo Prix des carburants : l’Union française des industries pétrolières estime "légitime" la demande de l'État aux distributeurs d'appliquer une remise à la pompe

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Article rédigé par franceinfo
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Mais le président de l’Union française des industries pétrolières Olivier Gantois ne promet pas une baisse de 5 centimes car, selon lui, "les marges de distribution sont de l'ordre de 1 centime par litre".

"À partir du moment où l'État donne une ristourne à tous les acheteurs de carburant, il est légitime qu'il demande aux distributeurs de carburant de modérer leur marge de distribution", reconnaît le président de l’Union française des industries pétrolières Olivier Gantois mardi 15 mars sur franceinfo.

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Olivier Gantois assure toutefois ne pas savoir si les sociétés de distribution accepteront l'effort de 5 centimes par litre comme l'a réclamé le Premier ministre Jean Castex, "parce que les marges de distribution sont de l'ordre de 1 centime par litre", affirme-t-il.

franceinfo : Le prix du litre baisse un peu, va-t-il continuer à baisser ?

Olivier Gantois : Rien n'est sûr. Ce qui est sûr c'est que c'est la baisse du prix du baril qui a entraîné la baisse à la pompe. Il était monté à 130 dollars la semaine dernière et ce matin il est retombé à 102 dollars.

"Il y a une baisse très significative du prix du baril, et ça devrait entraîner une baisse du prix du carburant à la pompe. Mais ça ne baissera que si le prix du baril reste au niveau où il est. Depuis le début de la guerre en Ukraine le prix du baril fait du yo-yo."

Olivier Gantois, président de l’Union française des industries pétrolières

à franceinfo

La semaine dernière, il a augmenté parce que les États-Unis ont décrété l'embargo, il est descendu le lendemain parce qu'une médiation entre l'Ukraine et la Russie était annoncée, donc ça fait des montagnes russes.

Il y a une part d'affolement sur les marchés ?

Certainement. Les acteurs qui doivent acheter des barils russes se demandent s'ils ont raison, s'il ne va pas y avoir un embargo entre le moment de l'achat et la livraison et donc certains d'entre eux se tournent vers d'autres barils et cela fait monter l'ensemble des cours.

Le gouvernement a décidé de mettre en place une remise de 15 centimes par litre à partir du 1er avril, il vous demande de faire un geste de 5 centimes supplémentaires par litre de carburant, allez-vous le faire ?

La demande est légitime. À partir du moment où l'État donne une ristourne à tous les acheteurs de carburant, il est légitime qu'ils demandent aux distributeurs de carburant de modérer leur marge de distribution. Mais je ne peux pas vous donner le niveau auquel correspondra cette modération parce que nos marges de distribution sont de l'ordre de 1 centime par litre. Est-ce que certains distributeurs choisiront de faire un effort supplémentaire, je ne peux pas vous le dire. Mais en tout cas la demande a été formulée très clairement par le gouvernement.

Vous comprenez qu'il y ait de la part de certains automobilistes qui ont du mal à faire le plein, un sentiment d'incompréhension voire de colère lorsqu'ils entendent ça et qu'il voient que Total a réalisé les plus gros bénéfices de son histoire avec 14 milliards d'euros ?

Oui je le comprends mais je rappelle que trois quarts des distributeurs en France n'ont pas d'amont pétrolier. Or c'est dans l'amont pétrolier que l'entreprise que vous mentionnez a pu faire des profits l'année dernière. 63% de la grande distribution est faite par les grandes surfaces qui n'ont pas d'amont. Elles achètent le pétrole au cours du jour et elles le revendent avec leur marge qui est à peu près d'un centime par litre.

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