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Manifestation anti-ours dans l'Ariège : "Le problème ne vient pas de cette espèce, mais de la France"

Les éleveurs qui s'opposent à la présence de l'ours dans les Pyrénées ariégeoises ont les moyens de protéger leurs troupeaux des attaques, selon le porte-parole d'une association de protection des grands prédateurs.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une centaine d'élus ont manifesté le 6 août à Toulouse devant la préfecture d'Occitanie, pour réclamer le retrait de l'ours des Pyrénées ariégeoises. (RAYMOND ROIG / AFP)

"Le problème ne vient pas de cette espèce [l'ours] mais de la France", a expliqué mardi 6 août sur franceinfo Patrick Leyrissoux, porte-parole de l'association Férus de protection et de conservation des grands prédateurs. Un peu plus tôt dans la journée, une centaine d'élus ariégeois ont manifesté à Toulouse, devant la préfecture de la région Occitanie, contre la présence d'ours dans les Pyrénées ariégeoises.

franceinfo : Comprenez-vous le désarroi des éleveurs opposés à la présence des ours ?

Patrick Leyrissoux : Non. Il existe des moyens de protection qu'ils – notamment ceux qui font partie de cette frange radicalisée de l'élevage – ne mettent pas en œuvre. Pour eux, la mise en place de moyens de protection consiste à accepter l'ours, ils refusent donc d'en mettre.

Est-il possible de faire cohabiter les élevages et l'ours dans les Pyrénées ?

Bien sûr. Il existe dans les Pyrénées un certain nombre d'estives qui mettent en place des moyens de protection. Certaines sont équipées depuis une quinzaine d'années et elles ont d'excellents résultats. Elles ne recensent aucun, ou moins de cinq cas de prédations chaque année.

D'autres pays font-ils mieux que la France ?

La France a la plus petite population d'ours de l'Union européenne et la plus fragile. En revanche, la France a dix ou quinze fois plus de pertes par ours que les autres pays européens. La Norvège, où il est de notoriété publique que le pays ne protège pas ses troupeaux, fait pire. Le problème ne vient donc pas de cette espèce, mais de la France, de son organisation et des acteurs qui œuvrent dans ce dossier.

Que faudrait-il développer pour protéger les élevages ?

Il faudrait développer le triptyque de protection, c'est-à-dire le berger, les chiens de protection, le parc électrifié de regroupement nocturne et une conduite des troupeaux qui soit adaptée. Dans les Pyrénées orientales, il y a trois loups depuis vingt ans et on n'en parle pas, parce que l'association la Pastorale pyrénéenne a équipé la plupart des éleveurs et qu'il y a moins de 20 pertes par an – et encore, les pertes viennent de troupeaux qui ne sont pas protégés. Tout ce que ces élus font est de soutenir la frange la plus radicalisée du pastoralisme, au lieu de soutenir et d'encourager les éleveurs qui font des efforts et qui ont des très bons résultats.

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