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L'homme responsable du déclin de la population des guépards

Alors que la diminution de la population de ce félin était surtout attribuée aux autres prédateurs, comme les lions et les hyènes, une étude publiée jeudi met en cause l'activité humaine.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Deux guépards à Masai Mara (Kenya), le 27 août 2014. (DIRK-JAN VAN UNEN / BUITEN-BEELD / MINDEN PICTURES / AFP)

Le guépard a beau courir vite, il semble avoir du mal à échapper à son extinction. La population de cette espèce est passée de 100 000 fauves il y a un siècle, à 10 000 aujourd'hui. En cause ? Les activités humaines, et notamment l'urbanisation, qui perturbe l'habitat de ces animaux, affirme une étude publiée, jeudi 2 octobre, aux Etats-Unis. Des conclusions qui battent en brèche une autre hypothèse communément admise.

Jusqu'alors, le déclin de ces félins était surtout attribué aux autres prédateurs, comme les lions et les hyènes, qui, en leur dérobant régulièrement leur nourriture, les forcent à chasser davantage et donc à s'épuiser. Cette hypothèse s'appuie sur la croyance que les guépards, l'animal le plus rapide au monde, consomment beaucoup d'énergie pour poursuivre leur proie à grande vitesse. Ces chercheurs, dont les travaux paraissent dans la revue américaine Science, ont découvert que ce n'était pas le cas.

Un terrain de chasse de plus en plus grand et épuisant

Selon eux, les guépards s'épuisent surtout en parcourant, sans courir très vite, des distances de plus en plus vastes pour trouver des animaux à chasser, alors que leur habitat est morcelé par des constructions et perturbé par les activités de l'homme en général.

"Nous avons étudié 19 guépards vivant en liberté pendant deux semaines dans deux sites en Afrique du Sud, un dans le désert de Kalahari et l'autre dans une région plus humide", a précisé Michael Scantlebury, de l'Ecole des sciences biologiques de l'Université Queen à Belfast (Irlande du Nord), l'un des principaux auteurs de cette étude.

Les barrières et la chasse excessive mises en cause

Ces chercheurs ont pratiqué des injections d'eau lourde à ces guépards pour traquer leurs activités métaboliques, collectant leurs excréments à partir desquels ils ont pu déterminer les quantités de cette eau perdue et en déduire leur consommation d'énergie.

"Nous avons constaté que la consommation de calories des guépards n'est pas très différente de celle des autres mammifères de la même taille, et si ces félins sont les Ferraris du monde animal, la plupart du temps ils courent à basse vitesse, a expliqué Michael Scantlebury. Notre recherche a montré que la plus grande partie de l'énergie qu'ils consomment est dans les longs déplacements plutôt que dans les courses-poursuites à grande vitesse pour attraper une proie."

"En réalité, ce sont bien les activités humaines, comme par exemple l'édification de barrières ou la chasse excessive, qui forcent les guépards à aller de plus en plus loin pour se nourrir, c'est ce qui les épuise le plus" et contribue à leur disparition, concluent-ils.

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