Des chercheurs alarmistes face à un recul "massif" du nombre d'animaux sur Terre
Des scientifiques américains et mexicains ont réalisé une étude portant sur le nombre
"La réelle ampleur de l’extinction de masse qui touche la faune a été sous-estimée : elle est catastrophique". Dans une étude parue lundi 10 juillet dans les Proceedings of the National Academy of Sciences, des scientifiques américains et mexicains tirent la sonnette d'alarme devant le recul inquiétant du nombre d'animaux vertébrés vivants sur Terre, qui leur fait redouter l'arrivée d'une "sixième extinction de masse".
Dans une étude publiée il y a deux ans, Gerardo Ceballos (université nationale autonome du Mexique) et Paul Ehrlich (univesité de Stanford) avaient déjà établi que le nombre de disparitions d'espèces avait été multiplié par 100 depuis le début du 20e siècle, rapporte Le Monde. Cette fois, leur travail a été réalisé à plus grande échelle, et porte sur les populations animales dans leur globalité.
Pour ce faire, les chercheurs ont analysé des données portant sur la moitié des espèces de vertébrés connues, et ont étudié à la loupe l'évolution des effectifs de près de 30 000 espèces de mammifères, oiseaux, reptiles et amphibiens terrestres du monde entier. Que celles-ci soient considérées comme menacées ou non.
"Deux ou trois décennies pour agir, au maximum"
Le cas de 177 espèces de mammifères, pour lesquels des données sur l'aire de répartition entre 1900 et 2015 étaient disponibles, a été particulièrement scruté. Les résultats sont accablants : 32% des espèces animales étudiées ont connu un déclin à la fois en termes de population et d'étendue. Le Monde relève ainsi que le nombre de guépards et de lions africains a reculé de 43% depuis 1993, pour atteindre respectivement 7 000 et 35 000 spécimens en 2016.
Cette étude révèle également que près d'une espèce en déclin sur trois est à l'heure actuelle encore considérée comme commune. En France, le nombre de chardonneret (oiseau de la famille des passereaux) a ainsi reculé de 40% en dix ans. De quoi conforter le rapport publié en octobre par le Fonds mondial pour la nature (WFF), qui avançait que la Terre avait perdu plus de la moitié de ses populations d'animaux vertébrés en quarante ans.
Les auteurs expliquent ce recul inquiétant par l'intensification de l'exploitation agricole et forestière autour du monde, ainsi que par les effets de l'urbanisation. S'ajoutent la chasse, la pêche, la pollution et le réchauffement climatique. Gerardo Ceballos et Paul Ehrlich estiment qu'il ne reste à l'humanité qu'une "petite fenêtre pour agir, deux ou trois décennies au maximum", et appellent à un sursaut concernant la consommation humaine et le commerce des espèces en voie de disparition.
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