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Un arrêté interdit, à terme, la captivité des orques et des dauphins en France

Le texte interdit la reproduction de ces animaux qui sont en captivité, mais ceux qui le sont actuellement le resteront, dans de meilleures conditions de vie.

Article rédigé par franceinfo
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Des dauphins dans un bassin du Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), le 17 mars 2016. (VALERY HACHE / AFP)

C'est un texte qui signe, à moyen terme, la fin des spectacles de dauphins et d'orques dans les parcs aquatiques français. Dans un arrêté publié samedi 6 mai au Journal officiel, la ministre de l'Environnement Ségolène Royal interdit la reproduction de ces animaux en captivité. De fait, plus aucun de ces cétacés ne pourra donc être gardé dans un parc après la mort de l'actuelle génération d'animaux. Une décision surprise, car elle ne correspond pas à ce qu'avait annoncé Ségolène Royal quelques jours plus tôt. Franceinfo revient sur ce texte en trois questions.

Que dit l'arrêté au sujet de la captivité des dauphins et des orques ?

Le texte le dit noir sur blanc : "La reproduction des orques et des dauphins actuellement détenus en France est désormais interdite. Ainsi, seuls les orques et les dauphins actuellement régulièrement détenus peuvent continuer à l'être, sans ouvrir à de nouvelles naissances." Une formulation qui implique que les parcs ne peuvent pas, non plus, acquérir de nouveaux spécimens de ces deux espèces.

De fait, les dauphins et les orques actuellement en captivité seront donc les derniers. On compte actuellement une trentaine de dauphins détenus en France, rappelle Le Monde, entre le Moorea Dolphin Center, en Polynésie française, Planète sauvage, en Loire-Atlantique, le Parc Astérix, dans l'Oise, et le Marineland d'Antibes (Alpes-Maritimes), qui abrite également les quatre orques en captivité du pays.

L'arrêté met également à jour les règles sur les conditions de vie de ces animaux, qui n'avaient pas changé depuis 1981. Les parcs ont trois ans pour agrandir leurs bassins, dont la surface minimum réglementaire augmente de 150%. Dans un délai de six mois, le chlore ne pourra plus être utilisé dans l'eau et le contact direct entre le public et les animaux est interdit. C'est donc la fin des activités de nage avec les dauphins, par exemple.

Pourquoi cette disposition est-elle une surprise ?

Mercredi, Ségolène Royal avait annoncé, dans un communiqué, la signature de cet arrêté, et présenté certaines de ces mesures. Mais elle n'évoquait pas l'interdiction de la reproduction des dauphins. Au contraire, l'arrêté devait, selon la ministre de l'Environnement, prévoir un "contrôle étroit de la reproduction des dauphins" qui "ne devient possible que si la configuration et la taille des bassins le permettent". Le sort des orques n'était pas évoqué.

Selon Le Monde, l'intediction a été glissée dans le texte "au tout dernier moment", et sans avertir ni les parcs concernés ni les associations de protection des animaux, qui avaient été associés aux discussions sur cette évolution des règles.

Quelles sont les réactions à cette interdiction ?

"Nous ne comprenons pas cette décision, qui n’a fait l’objet d’aucune concertation", réagit dans Le Monde le président de l'Association française des parcs zoologiques Rodolphe Delord, qui dirige par ailleurs le zoo de Beauval (Loir-et-Cher), qui indique réfléchir à une action en justice contre l'arrêté. Et avertit que les parcs seront sans doute réticents à faire plus que "le strict minimum sur l’amélioration de leurs bassins. On ne peut pas leur demander à la fois de faire des travaux, des investissements importants, et à la fois d’arrêter leur activité". Il estime également que "l’interdiction de la reproduction va à l’encontre du bien-être animal car ces animaux sont faits pour se reproduire".

A l'inverse, la président de l'association C'est Assez ! Christine Grandjean se réjouit, toujours dans Le Monde, d'une "victoire inespérée", et la Fondation Brigitte Bardot salue le "courage" de Ségolène Royal. L'association de protection des animaux One Voice s'est félicitée de la nouvelle sur Twitter.

Sur Twitter, la ministre de l'Environnement s'est félicitée de la publication de l'arrêté, sans évoquer l'interdiction de la captivité.

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