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Tunisie : un rappeur condamné à six mois de prison ferme pour outrage

Ahmed Ben Ahmed, alias Klay BBJ, estime payer ses critiques envers le gouvernement dirigé par le parti islamiste Ennahda.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Le rappeur Clay BBJ a été condamné à 6 mois de prison ferme à Hammamet (Tunisie), le 26 septembre 2013. (CULTUREBOX)

Le rappeur tunisien Ahmed Ben Ahmed a été condamné jeudi, à l'issue d'un procès éclair, à six mois de prison ferme pour des chansons jugées insultantes par les autorités et portant atteinte aux bonnes mœurs. "Nous avons décidé d'une peine de six mois ferme avec exécution immédiate" de la sentence, a dit le juge Belgacem Chaïeb après moins d'une heure et demie d'audience, comme l'explique Culturebox.

Ahmed Ben Ahmed, alias Klay BBJ, avait déjà été condamné par contumace à 21 mois de prison. Rejugé jeudi, il a estimé lors de son procès être poursuivi en raison de ses critiques à l'égard du gouvernement tunisien dirigé par les islamistes d'Ennahda. A l'ouverture de l'audience au tribunal de Hammamet , le juge Belgacem Chaïeb a lancé au prévenu : "Comment peux-tu véhiculer des chansons contenant des mots qui portent atteinte aux bonnes mœurs?". Le rappeur Klay BBJ, jugé pour outrage à des fonctionnaires, atteinte aux bonnes mœurs et diffamation, des délits passibles de prison ferme, a rejeté cette interprétation des faits. "Nos chansons critiquent la situation actuelle en Tunisie et le gouvernement, ni plus ni moins. Je suis parmi les rappeurs les plus critiques du gouvernement et c'est pour cela que [les autorités] s'acharnent", a-t-il lancé.

Répression des artistes

Avant l'audience, Klay BBJ avait estimé que le résultat du procès serait "révélateur de la liberté d'expression en Tunisie : soit il donnera espoir, soit il montrera la répression des artistes, notamment des rappeurs". Dans la matinée, des dizaines de jeunes, des adolescents en majorité, étaient rassemblés devant le tribunal et scandaient le nom du rappeur.

Outre les poursuites contre des artistes, plusieurs affaires ont laissé un goût amer aux défenseurs des droits de l'homme. Le militant athée Jabbeur Mejri a été condamné en mars 2012 à sept ans et demi de prison pour avoir publié sur internet des caricatures du prophète Mahomet. Un autre militant, Ghazi Beji, condamné à la même peine pour les mêmes faits. Il a obtenu l'asile politique en France. Un cinéaste a par ailleurs passé un mois en détention provisoire pour avoir jeté un œuf sur le ministre de la Culture. Deux journalistes ont aussi été incarcérés dans différents volets de cette affaire.

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