Un Algérien meurt d'asphyxie lors d'une expulsion
Un Algérien d’une cinquantaine d’années en passe de se faire expulser de France est mort, jeudi soir, dans le fourgon des policiers. Abdelhak Goradiaqui qui était parti peu avant 19 heures du Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes aurait fait une crise cardiaque au cours de son transfert, "sans incident", à l’aéroport parisien de Roissy selon une source policière. "En arrivant à Roissy, les policiers se sont aperçus qu'il était en train de faire un malaise dans le fourgon, et malgré les secours prodigués, il est décédé d'une crise cardiaque", a affirmé un policier.
Mais l’avocat de la victime, Me Sohil Boudjellal, conteste cette version des faits. Pour lui, le contexte de l’expulsion était "extrêmement tendu ". "Mr Goradia est un homme en pleine forme, sans aucun problème de santé. Ils étaient quatre policiers autour de lui. Un retenu du centre m’a tout à l’heure appelé en m’indiquant que cela avait fait beaucoup de bruit et qu’il était sorti menotté, casqué de sa chambre", a-t-il expliqué sur France Info.
"Il ne voulait pas se faire expulser, car toutes les voies de recours n'avaient pas été épuisées . Le chef d'escorte, que j'ai eu au téléphone le jeudi soir, n'a rien voulu entendre et voulait quoi qu'il arrive procéder à l'expulsion. Il a été pris par la force. Il a probablement dû se débattre, a indiqué Me Sohil Boudjellal
L'homme se serait étouffé après avoir vomi dans le fourgon
Selon une source judiciaire, les premiers éléments de l'autopsie ne montrent pas de traces évidentes de violence de la part des policiers. Abdelhak Goradiaqui serait mort étouffé après avoir vomi dans le fourgon qui l'amenait à Roissy, une hypothèse confirmée par les premiers éléments d'autopsie.
"Les premiers résultats de l'autopsie pratiquée ce jour sur le corps, dans le cadre de l'enquête en recherches des causes de la mort (...), conduisent le procureur de la République à ouvrir ce jour une information judiciaire du chef d'homicide involontaire contre X", a annoncé ce vendredi la justice dans un communiqué.
A ce stade, rien ne permet de dire si les policiers ont utilisé la force pour maitriser cet homme. Mais l’usage, par exemple, de "la clé de bras autour du cou " fait partie des moyens de contrainte enseignés aux policiers escorteurs pour immobiliser un étranger opposé à son expulsion, comme l'indique, ci-dessous, ce document interne de la police.
Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, a souhaité que "toute la lumière soit faite " dans cette enquête.
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