Lutte contre la prostitution des mineurs : la ministre Sarah El Haïry veut développer les maraudes numériques
"Un enfant victime de prostitution est un enfant à protéger", répète dimanche 10 mars sur franceinfo Sarah El Haïry, ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles. Pour lutter contre la prostitution des mineurs elle veut lancer de nouveaux appels à projet pour développer et renforcer les maraudes numériques. Elles ont été déployées dans le cadre du plan de lutte contre la prostitution des mineurs lancé en 2021, doté d'une enveloppe de "14 millions d'euros", rappelle Sarah El Haïry sur franceinfo ce dimanche.
"C'est souvent sur Internet que ça commence pour les plus jeunes" explique la ministre. L'objectif est donc de "multiplier les liens avec les jeunes filles, jeunes garçons" pour leur dire "attention à ce que vous faites, attention aux prédateurs sur Internet", détaille la ministre déléguée chargée de l'Enfance, la Famille et la Jeunesse. Comme lors de maraudes classiques dans la rue, les agents de ces maraudes numériques iront "sur des tchats pour parler, alerter" les jeunes. Ils pourront par exemple "rappeler que vendre une vidéo dénudée, c'est grave", détaille Sarah El Haïry. "C'est 7 ans de prison et 100 000 euros d'amende pour tout adulte qui pousse un mineur à envoyer des vidéos ou des photos de lui sur les réseaux numériques", ajoute-t-elle.
Tous les milieux sociaux sont concernés
Si "les chiffres ne sont pas tout à fait justes parce que de fait, c'est caché", estime Sarah El Haïry. Son ministère évalue qu'actuellement en France, "entre 7 000 et 10 000 enfants sont victimes de prostitution". Ce sont "majoritairement des filles entre 15 et 17 ans, mais aujourd’hui, c'est de plus en plus jeune, 12, 13 ans voire moins", déplore la ministre. "Tous les milieux sociaux, tous les territoires, toutes les orientations sexuelles" sont concernés.
Sarah El Haïry met en garde les parents, car "la prostitution, via ces nouveaux sites internet, peut entrer dans n'importe quelle maison". Selon elle, le commerce de son corps même par des images, "c'est de la prostitution" car "ça commence par le fait d'envoyer une photo plus ou moins dénudée, puis finalement une vidéo contre de l'argent. Petit à petit, on se retrouve à avoir des discussions en privé, jusqu’à malheureusement une prostitution avec des relations sexuelles", ajoute-t-elle.
La ministre déléguée chargée de l'Enfance, de la Jeunesse et des Familles alerte également sur "un nouveau risque qui se développe", celui du "petit copain qui devient proxénète, dans une relation d'emprise". Pour Sarah El Haïry, "il faut briser le tabou de la prostitution". Elle rappelle le numéro "Allô enfance en danger", le 119. "Il faut appeler si on a le moindre doute. Il y a des professionnels derrière qui sont capables d’accompagner les familles, les jeunes", insiste-t-elle.
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