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Prostitution : la France réaffirme sa position abolitionniste

Les députés ont voté en faveur d'une résolution qui vise à "proclamer haut et fort" les principes abolitionnistes adoptés en 1960.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Manifestation devant l'Assemblée nationale contre la proposition de loi visant à pénaliser les clients de personnes prostituées, le 6 décembre 2011 à Paris. (LIONEL BONAVENTURE / AFP)

Les députés ont voté mardi 6 décembre à main levée en faveur d'une résolution réaffirmant "la position abolitionniste de la France" en matière de prostitution. La France, qui punit le racolage depuis 1946, est devenue un pays abolitionniste en 1960.

Cette résolution vise à "battre en brèche les idées reçues qui laissent croire que, sous prétexte que la prostitution serait le plus vieux métier du monde, elle est une fatalité", expliquent ses auteurs, les députés Guy Geoffroy (UMP) et Danielle Bousquet (PS). Le texte précise que les principes abolitionnistes "doivent être proclamés haut et fort à une époque où la prostitution semble se banaliser en Europe".

Le texte avait reçu le soutien des présidents de tous les groupes politiques de l'hémicycle. Le vote devait être suivi du dépôt dans la soirée d'une proposition de loi visant à pénaliser les clients.

Des contestations contre cette résolution

Un peu plus tôt dans la journée de mardi, plusieurs dizaines de prostitué(e)s et membres d'associations de prévention, comme Act-Up ou le Bus des femmes, ont manifesté derrière une banderole "Répression = contamination", et aux cris de "vous votez contre nous, vous couchez avec nous" pour protester contre cette résolution. Ils étaient réunis à l'appel du Syndicat du travail du sexe (Strass).

Manifestation contre le projet de loi sur la prostitution (FTVi)

Pénaliser les clients "priverait les personnes prostituées d'une activité qui leur permet de vivre, cela donnerait aux clients un pouvoir plus important vis-à-vis d'elles, et cela pousserait les prostitué(e)s à se tourner vers des intermédaires, donc des réseaux, pour pouvoir pratiquer leur activité", a affirmé Sarah-Marie Maffesoli, juriste pour le Strass.

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